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EN DÉJEUNANT AVEC MA PETITE AMIE, JE SUIS TOMBÉ AMOUREUX D’UNE AUTRE FILLE DU RESTAURANT

EN DÉJEUNANT AVEC MA PETITE AMIE, JE SUIS TOMBÉ AMOUREUX D’UNE AUTRE FILLE DU RESTAURANT

Ce soir-là j’avais à peu près 20.000 francs sur moi. Et Audrey, ma petite amie avec qui je suis en relation depuis 5 ans, était venue me rendre visite. Après un bon marplôrly dans mon studio américain, elle m’a dit avoir faim, souhaitant manger du poulet braisé. Pas question pour moi de dépenser beaucoup. Il fallait gérer le peu que j’avais.

  • Vraiment bébé, je suis un peu moisi ce soir. Ce que j’ai n’est pas suffisant pour acheter du poulet. Tu pourrais te contenter de spaghetti ?

Audrey n’était pas une fille compliquée, raison pour laquelle j’aimais son affaire. Nous sommes allés dans un kiosque de fortune tout près de chez moi pour manger des pâtes. Ma go me mettait la nourriture à la bouche, et j’en faisais autant. C’était romantique. Tout à coup, deux jeunes filles s’amenèrent dans le restaurant, prenant place sur la table en face de la nôtre, dans le dos d’Audrey de sorte que j’étais le seul à pouvoir les apprécier. À regarder leur agissement, leur manière de regarder sans cesse leurs montres, j’eus l’impression qu’elles attendaient quelqu’un. Elles restèrent longtemps seules, puis se levèrent pour se prendre tour à tour en photo sous mes yeux obnubilés. Une d’entre elles était vêtue d’une robe rouge moulante. Je regardais ses rondeurs en corner pendant qu’elle se positionnait pour ses shoots, de sorte qu’Audrey ne s’aperçoive pas que j’étais conquis par cette inconnue. Elle me tuait, me plaisait, me sublimait, me subjuguait. En face de cette merveille, ma go avait l’air d’une zombie. Franchement, j’étais fan… Je me demandais comment il me serait possible de prendre son numéro en présence de cette encombrante de Audrey. C’était toute mon obsession. Soudain, ma petite amie demanda à faire un tour aux toilettes, pour aller soulager un brusque problème de ventre. Dieu avait entendu mes prières. Dès qu’elle s’en alla j’en profitai pour me propulser vers la fille en rouge :

  • Bonjour, comment vous allez ? Vous avez une belle robe ! Elle est magnifique ! J’ai flashé sur vous en vous voyant. Moi c’est Louis, et vous ?
  • Vous avez flashé sur moi ? Mais vous êtes accompagné, non ?
  • Oui, mais de ma sœur. Une sœur très affective, qui a l’air de me prendre comme son mari, ça existe ce genre de personne dans une famille, vous savez. Bref, ça me plairait tellement qu’on se revoit. Possible d’avoir votre contact ?
  • Si vous y tenez, mais je ne suis pas de la ville d’Abidjan. Je retourne à l’intérieur demain matin. J’attendais quelqu’un au kiosque, qui devrait venir me remettre un peu d’argent, mais depuis il n’apparaît pas et ça m’inquiète. Bff. Je m’appelle Ana…
  • Joli prénom Ana. Et combien il devait vous remettre, celui que vous attendiez ?
  • À peu près 10.000 francs.
  • Ce n’est rien, tenez, comme ça vous n’aurez à attendre personne. Désormais, n’attendez que moi pour quoi que ce soit.

La belle fille en rouge serra dans sa main le billet que je lui avais donné, en me gratifiant d’un large sourire, non sans me faire le bonheur de me remettre son numéro de téléphone.

  • Serait-ce possible qu’on se voit tout à l’heure ? lui suggérai-je le regard plein d’appétit.
  • Pourquoi pas ? SMS !

Je rejoignis ma table au moment même où Audrey revenait des toilettes.

Ana quitta le restaurant avec son amie, une fille pas très jolie, qui s’était tenue à distance pendant que nous bavardions en futurs amoureux. Quand deux filles marchent ensemble, il y a toujours l’une qui a l’air d’une princesse, et l’autre d’une boniche. Il y a toujours une qui attire les regards au détriment de l’autre dont la jalousie est enfouie.

Audrey était en face de moi, et elle m’énervait. En plus, elle avait transporté une odeur pas possible avec elle. Je ne pouvais pas me retenir de le lui faire remarquer :

  • Bébé, toi aussi ton popo-là ça snell hein !

Désolé de parler sans gant ou de vous offusquer. Ce n’est pas à vous que c’est adressé, de toute façon. Audrey et moi, 5 ans de relation, avons l’habitude de nous parler crûment. Elle enleva son déo de son sac à main et se pompa avec pour sentir un peu bon. Malgré cela, fhumhum. Pendant ce temps, je dialoguais avec Ana, par SMS…

Après le kiosque, j’accompagnai ma petite amie et lui donnai 500 francs pour son wôrôwôrô. Ensuite je filai à l’Allocodrôme où m’attendait la belle Ana. Elle me fit la bise, et nous prîmes place côte à côte. Son amie n’était plus avec elle. Ana devrait être une fille intelligente, pas comme celles qui se font accompagner par des  »côcôtis » lors de leurs rendez-vous galants. Avec un peu de chance je la  »validerais » avant son voyage de demain matin ? Elle voulait manger un poulet. Ce n’était rien, ça. Je passai la commande. Et dès qu’on nous servit et que nous nous mîmes à manger, je ne sais pas par quelle magie cela se fit, mais une troisième main avait plongé sa main dans notre assiette, prenant soudainement place à notre table :

  • Tu as demandé de faire le poulet bien pimenté tel que je l’adore ? demanda la nouvelle arrivante à Ana.
  • Oui Audrey, la bonne dame l’a fait très épicé, répondit la robe rouge en donnant un billet de 10.000 francs à son interlocutrice…

Ma main était lourde au dessus de l’assiette. Assis entre Audrey et la fille en robe rouge, je les regardais manger avec appétit en discutant comme deux vieilles amies, sans comprendre comment cela a pu être possible que je me fisse prendre dans un tel guet-apens…

Louis-César BANCÉ

Audi TT 99

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