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IL CHERCHAIT UNE FEMME POUR PASSER SA PÉRIODE DE CONFINEMENT, ET IL TOMBE SUR LA SURPRISE DE SA VIE !

IL CHERCHAIT UNE FEMME POUR PASSER SA PÉRIODE DE CONFINEMENT, ET IL TOMBE SUR LA SURPRISE DE SA VIE !

Depuis tout petit, j’ai entendu parler des pygmées comme étant des créatures dotées de pouvoirs exceptionnels. Ma mère me disait que la nuit, pendant que nous dormons, certains parmi ces petits hommes pouvaient marcher sur la tête et que nous ne devions pas avoir peur si jamais nous les rencontrons : ils pouvaient réaliser nos vœux.

Devenu adulte, j’ai fini par comprendre que tout ce que maman racontait au sujet des hommes  »coucouroubétés » relevait de la pure fable. Ce ne pouvait pas être vrai, elle n’a fait que faire rêvasser le petit garçon que j’étais.

Puis, ce mardi, en pleine période de confinement à cause de la pandémie à coronavirus qui a coupé les veines de la vie, je me suis rendu dans un supermarché pour essayer de faire un peu d’achats. Et à l’entrée de la grande surface alimentaire des Deux Plateaux, j’ai aperçu un pygmée. Il trottinait, allant à gauche, revenant à droite, dans le même périmètre, le même défilé, infatigable, comme si ses pieds étaient des patins. En le voyant avec sa petite taille d’à peine un mètre quelques centimètres, je me souvins instantanément de ce que maman me racontait autrefois, et me mis à sourire.

J’allais m’introduire dans le supermarché quand soudain, devant moi, le pygmée eut le pied englouti dans un caniveau recouvert d’un grillage métallique. La jambe coincée dans une fente de la feraille rectangulaire, il gémissait comme un coq en agonie. Vite, je me précipitai vers lui pour lui prêter secours. Et comme je n’arrivais pas à retirer sa jambe de la cavité, je regardai autour et vis qu’il y avait un menuisier à côté. Je sollicitai la scie de ce dernier, et avec ça, réussis à couper une partie du fer près de la jambe captive de mon bonhomme. Ouf ! J’étais parvenu à la libérer…

  • «Merci de m’avoir sauvé ! me dit le pygmée de sa voix nasillarde, sans toi j’aurais eu certainement la jambe brisée. Comment tu t’appelles ?»
  • «Bancé Louis-César.»

Le pygmée me prit par la main, m’isola juste un peu du petit monde qui avait commencé à s’attrouper, puis me demanda de baisser la tête à son niveau. Je lui tendis l’oreille et il me dit la chose la plus surprenante que je n’ai jamais entendue de ma vie :

  • «Bancé, comme tu as été gentil avec moi en me sauvant d’un malheur, je me fais le devoir de réaliser l’un de tes vœux. Dis-moi ton vœu, et tu seras inéluctablement exaucé.»

Incroyable ! Maman avait donc raison au sujet de ces petits hommes ? Je tombais des nues…

Je me mis à réfléchir pendant quelques secondes. Le choix était difficile : devrais-je demander la fin de la pandémie à coronavirus afin de libérer le monde ? Devrais-je demander la richesse ? Car Dieu sait combien j’en avais besoin, surtout en ces temps où le confinement avait ruiné bon nombre de citoyens forcés de fermer boutique. L’autre fait était aussi que mon petit frère souffrait d’un cancer au stade terminal. N’était-ce pas l’occasion rêvée pour obtenir sa guérison ?

Plus je cogitais, plus je trouvais le choix difficile.

  • «Ou bien tu veux que je te laisse quelques jours de réflexion ? me demanda le petit homme en me fixant avec ses petits yeux et en me trouvant indécis. Voici ma carte de visite, mon numéro y est, à tout moment on peut se revoir pour que je puisse t’entendre.»
  • «Euh… Oui, ça me plairait bien d’avoir un peu de temps. Je ne veux pas avoir à regretter. Et puis, la nuit porte conseil…»

J’empochai la carte de visite du mystérieux personnage et il me regarda disparaître dans le supermarché, l’esprit en ébullition. Une fois à l’intérieur de la boutique, je pris une charette en me promenant dans les rayons, la tête dans les nuages. C’est une paire de fesses dans un collant noir qui me fit descendre sur terre du côté du compartiment des fruits. Paati ! La fille que j’ai vue de dos, vêtue d’un body jaune et d’une culotte plaquée, avait un  »bobra » si rocambolesque, si vous le voyiez ! Un bobra très nerveux, je vous dis ! Elle choisissait des pommes, des oranges, des patates. Moi, le célibataire, souffrant la solitude en cette période infernale de confinement, je m’imaginais avec cette sculpture dans mon studio américain. J’avais en face de moi un vrai médicament pour supporter la réclusion, un vrai médicament de confinement. Hésitant pendant quelques instants, je pris mon courage à deux mains pour l’approcher. Elle se retourna et je vis aussi qu’elle avait un magnifique visage :

  • «Oui monsieur, que puis-je faire pour vous ? me demanda-t-elle à ma salutation, la mine endurcie.»
  • «Euh…Je vous trouve belle, magnifique ! Je voudrais qu’on sympathise. Je m’appelle Bancé, et ça me plairait bien de vous connaître en profondeur.»
  • «Me connaître en profondeur ? Vous savez la portée des mots ? Quel piètre dragueur vous êtes ! Monsieur Bancé, dégagez de ma vue s’il vous plaît, faites-moi de l’espace pour que je choisisse tranquillement mes fruits…»

Jamais une femme ne m’avait rabroué avec autant de véhémence. La fille au collant collé était belle de la même intensité que son impolitesse. Je crois qu’une caissière nous avait entendus. Elle riait sous cape. Quel affront ! Je me sentais froissé, insulté, ramoli. Et alors que je m’éloignais  »souhèeee » du rayon de cette arrogante, l’image du pygmée me revint subitement en tête, et l’idée naquit en moi en un éclair.

Pour le vœu de l’éradication du coronavirus, on pouvait toujours compter sur la médecine.
Moi, devenir riche ? Avoir de l’or et du diamant, je le voulais vraiment mais bon, c’est l’homme qui cherche l’argent.
Quant à mon petit frère cancéreux, de toute façon il n’a jamais été bien envers moi. Même quand nous vivions en famille, tout petits avec nos parents, il m’en fit voir des couleurs… Il pouvait aller en enfer, moi j’avais le paradis à portée de main, qu’il me fallait croquer…

Je sortis de la boutique, et courus à l’endroit où j’avais laissé le pygmée. Heureusement qu’il y était encore, toujours trottinant à l’entrée de la surface.

  • «Monsieur monsieur ! l’interpellai-je tout essoufflé, j’espère que vous faites attention hein, faudrait pas laisser le pied s’enfoncer à nouveau dans le caniveau. J’ai besoin de vous urgemment. J’ai trouvé le vœu que je voudrais voir réaliser…»
  • «Ah bon ? Aussi rapidement ?»
  • «Les voies de l’Éternel sont insondables, et si nos chemins se sont croisés, ce n’est pas fortuit. Pouvez-vous me suivre ?»

Le bout d’homme accepta de m’accompagner, et je l’emmenai dans le rayon de la fille au collant noir. Elle offrait toujours le dos en choisissant ses fruits.

  • «Monsieur, dis-je au pygmée la voix basse en indexant la prétentieuse, mon vœu c’est d’avoir cette femme avec moi durant tout le temps que durera le confinement. C’est cela, mon souhait. Usez donc de tous vos pouvoirs pour qu’elle soit dans mon lit dès ce soir !»

Le pygmée me regarda avec ses petits yeux qui avaient l’impression de grossir, de s’enfler. En me prenant par la main, il me fit avancer vers la jeune fille sans rien dire. Arrivé à son niveau, il la tapa sur les fesses comme on toquerait plusieurs fois à une porte. Dès qu’elle se retourna :

  • «Bébé, j’espère que je ne t’ai pas fait trop attendre ? Oh mon chouchou, désolée…»

La jeune femme embrassa le petit homme, sur les lèvres. Ce dernier s’adressa nerveusement à moi :

  • «Ton vœu c’est de coucher avec ma femme ? Sorcier !»

Comment était-ce possible que je puisse être aussi poisseux ? Quelle ironie du sort nauséeuse !
Je m’éloignai du couple en m’attrapant la tête, sans y croire. La jeune fille informa son amant qu’elle avait fini ses achats, et en l’enroulant par les hanches, ce dernier s’avança avec elle vers la caissière en disant :

  • «Apoutchou, allons-y… Apoutchouu !»

Tandis que moi je ne savais plus où j’allais, ni où j’étais…

Louis-César BANCÉ

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