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IL ÉTAIT UNE FOIS, UN PAUVRE VIEILLARD QUI VENDAIT DES ŒUFS FRAIS…

IL ÉTAIT UNE FOIS, UN PAUVRE VIEILLARD QUI VENDAIT DES ŒUFS FRAIS…

Il était une fois, un pauvre vieillard qui vendait des œufs frais à l’entrée de sa maison, un endroit minuscule, miséreux, délabré et insalubre. Seul au monde, il ne s’appuyait que sur son commerce pour subvenir à ses besoins, et pouvoir vivre de façon digne.

Un jour, un homme très riche, à bord de sa voiture avec son fils au copilote, gara son véhicule tout près du vieux, dans l’intention de lui acheter des œufs. Le supermarché du quartier ayant écoulé les siens, le vieillard restait la seule alternative.

L’homme riche descendit de voiture, tint la main de son garçon, et s’avança vers le vieillard :

  • «Bonjour. Combien coûte vos œufs, s’il vous plaît ? lui demanda-t-il.»
  • «Bonjour monsieur. Je fais l’unité à 150 francs.»
  • «Si vous voulez bien la laisser à 100 francs, j’en prendrai vingt.»

Le vieillard se gratta la tête avant d’accepter. À 100 francs, il n’avait aucun bénéfice, mais comme rien n’avait été encore acheté de la journée et qu’il avait besoin d’argent pour se nourrir, il ne put que se résoudre à valider la proposition du client. Ce dernier prit ses vingt œufs, paya les 2.000 francs qu’il devait, puis s’en alla avec son fils. Le lendemain quand il voulut faire des omelettes, il chercha ses œufs, en vain. Pourtant il les avait bien rangés à cet endroit de la cuisine, au milieu de l’étagère ! Comment se fait-il qu’ils n’y étaient plus ? Il interrogea son garçon d’une douzaine d’années qui l’avait accompagné la veille :

  • «Tu n’aurais pas déplacé les œufs que j’ai achetés ?»

-« Papa, je ne les ai pas déplacés, mais les ai tous mangés, tellement j’avais une terrible faim !»

  • «Comment ça ? s’étonna le père en fronçant les sourcils. Toi, avoir mangé vingt œufs d’une bouchée ?»
  • «Oui papa, qu’est-ce qui est étonnant ? À l’école, la semaine dernière, le maître nous a parlé des vertus nutritifs de l’œuf. Voici pourquoi j’en raffole maintenant.»
  • «Gourmand ! ricana le père, toujours surpris que son garçon ait dévoré vingt œufs avec tant de célérité. Tu m’accompagnes encore ? Je vais acheter des œufs avec le vieillard.»
  • «Non papa, je vais t’attendre à la maison.»
  • «D’accord.»

Le père démarra sa voiture sous une fine pluie, et après une dizaine de minutes, il était chez le vieillard. Ce dernier, malgré les gouttes d’eau tombant du ciel, était sorti pour étaler sa marchandise sur des sachets noirs. Son manteau noir ne semblait pas bien le protéger. Il avait froid, et grelottait. Mais à la vue du nouvel arrivant, un sourire lumineux traversa ses lèvres, et il se leva en allant s’agenouiller vers les pieds du monsieur riche, qui s’étonna d’une telle attitude :

  • «Non, mais relevez-vous, voyons, cher vieillard ! Pourquoi m’attrapez-vous les pieds ?»

-« C’est juste pour vous dire merci, affirma le vieillard face contre terre. Merci infiniment pour votre geste d’hier…»

  • «Mon geste d’hier ? Quel geste ? De quoi parlez-vous ?»

Le vieillard leva la tête :

  • «Mais hier, vous m’avez ramené les vingt œufs que vous m’avez achetés et me les avez fait cadeau !»

L’homme riche se caressa le menton, et comprit pourquoi il n’avait pas trouvé d’œufs dans la cuisine : en réalité, son fils ne les avait pas mangés, mais était ressorti pour les offrir au vieillard en lui disant certainement que c’était un geste du père qu’il était. Et voilà comment le pauvre commerçant le remerciait, comme s’il lui avait offert de l’or et des diamants ! L’homme riche comprit toute l’étendue de pauvreté dans laquelle vivait le vieillard. La veille, il lui avait demandé de réduire le coût de sa marchandise. En y pensant, le riche en avait honte. Ce n’était pas l’argent qui lui manquait pourtant pour acheter l’œuf au prix fixé par le vieux vendeur. L’argent, il en avait à jeter. Son fils lui avait donné une vraie leçon d’humanisme, de bonté et de solidarité ! Il continua dans cette dynamique en disant au vieil homme qu’il était de retour pour lui acheter ses œufs, et que cette fois, il prendrait l’unité à 1000 francs CFA, et qu’il en prendrait cinquante. Le vieil homme écarquilla les yeux en s’exclamant :

  • «1000 francs, vous avez dit ? Au lieu de 150 ? Et en nombre de combien ? 50 ? C’est incroyable !»

Le vieil homme vit que c’était vrai lorsque le généreux client lui donna 50.000 francs, pour 50 œufs. Jamais un jour on ne lui avait montré une action de charité aussi grandiose ! Il en était émerveillé ! Avec autant d’argent, il pourrait manger convenablement à sa faim pendant plusieurs semaines, et songer à de petits projets. Très heureux, ému, il remercia son client en le bénissant abondamment.

Ce dernier emporta ses œufs à bord de sa voiture, et arriva à la maison. En croisant les yeux de son fils au salon, il lui dit :

  • «Tu n’as pas mangé les vingt œufs, contrairement à ce que tu as affirmé. Tu les as offerts au même vendeur, n’est-ce pas ?»

Le fils, démasqué, bégaya, croyant que son père allait le gronder. Mais à sa grande surprise, ce dernier prit place tout près de lui sur le fauteuil, et tout en lui caressant les cheveux, il le félicita :

  • «Tu as bien agi. Je suis fier de toi. Et du coup, je me demande si c’est l’éducation que je t’ai donnée qui t’a rendu aussi intelligent, humaniste. Car là où moi j’ai regardé le vieil homme avec les yeux sans rien comprendre de sa misère au point de lui exiger un rabais du coût réel de sa marchandise, toi, tu l’as regardé avec ton cœur, en comprenant que parce que nous sommes plus nantis que lui, nous nous devions, d’abord au minimum, d’accepter le tarif qu’il nous a fixé, ou faire mieux en prenant son produit au delà du prix qu’il ne saurait imaginer. Tu sais bien que ton père est riche, et je suis sûr que tu as pensé au fond de toi, que je suis méchant. Et tu auras eu raison. Désormais, je vais m’atteler à regarder les plus nécessiteux avec des yeux du cœur plus compatissants. Quand ils choisissent de se battre dans la dignité, nous, plus nantis, chacun selon son niveau d’aisance, devions leur apporter notre charité. Cette charité dont nous avons le devoir morale, participera à leur épanouissement, et ils ne pourront qu’en être fiers, parce que loin de toute mendicité, ils se seront fait aider rien qu’à partir de leur travail, dans la dignité. C’est par la solidarité que nous pouvons participer à la construction d’une société avec de moins en moins d’inégalité. Je suis fier de toi mon fils, toutes ces leçons que j’ai retenues, c’est ton action et ton geste qui me l’ont enseignées.
  • «Merci beaucoup papa.»

Ils se firent une accolade chaleureuse pendant que le père continua son propos en tapotant dans le dos de son garçon :

  • «De rien, mon fils. D’ailleurs, nous n’allons pas nous arrêter là. Ensemble, nous allons faire une belle surprise à notre vendeur d’œufs au point où il n’en reviendra pas.»
  • «Chouette ! Youpi !»

Louis-César BANCÉ

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