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IL ÉTAIT UNE FOIS UNE RESTAURATRICE ARROGANTE…

IL ÉTAIT UNE FOIS UNE RESTAURATRICE ARROGANTE…

  En 2008, pendant la période où j’étais marchand ambulant de CD à Marcory, je me rendais tous les midis dans un restaurant en plein air, situé non loin du Foyer des jeunes. Je me souviens que la femme qui y proposait ses mets était d’une discourtoisie qui ne dit pas son nom. Mais elle préparait tellement bien que ses écarts de conduite étaient sans conséquences : son coin était toujours gbé ! Elle nous parlait mal sans raison valable, mais nous, ses clients, envoûtés par son doigté culinaire, étions abonnés à ses assiettes et à ses cuillères.

   Pendant que nous mangions, on pouvait par exemple lui rappeler ceci :

– «Madame, s’il vous plaît on peut avoir une carafe d’eau ? »

Et elle de vociférer :

– «Orrh ! Mes filles-là ne sont pas des magiciennes hein. Elles font ce qu’elles peuvent. Un, deux, trois, de l’eau, y a quoi ? Finissez de manger l’eau va venir vous trouver ! »

  Un jour que je tardais à être servi, j’attirai l’attention de la restauratrice qui aussitôt s’énerva :

– «Ehé rasta (c’est comme ça qu’elle m’appelait puisque j’avais des dreads), on fait ce qu’on peut pour satisfaire tout le monde. Tu ne vois pas que vous êtes « trop beaucoup » ? Maintenant si tu es trop pressé tu peux partir hein. »

Elle nous parlait mal, mais on était calés. C’était la meilleure du quartier.
***
Quelques années après que j’ai laissé le commerce de CD parce qu’ayant trouvé ma voie en l’Écriture, j’ai fait un tour à Marcory, et voulant me restaurer dans le plein air qui faisait mouche dans le passé, on m’a informé que notre fameuse restauratrice avait été déguerpie et installée ailleurs. Certains disaient que c’était la mairie ou maman Bulldozer qui l’avait débarquée de la voie publique, d’autres disant que c’était le propriétaire de l’espace qui avait récupéré son coin. Orienté vers le nouveau local de la fameuse commerçante, je l’ai trouvée derrière ses marmites avec une tronche des plus tristes. En plein midi, son restaurant était vide. On m’a informé qu’elle n’attirait plus de monde comme avant.

– «Rasta, y a longtemps dèh, m’a-t-elle accueilli avec son plus beau sourire. Installe-toi. Tu manges quoi. Tu vois où les gens m’ont emmenée ? Ils m’ont jetée dans un coin caché comme ça ! Les clients ont du mal même à me retrouver. Ça ne marche plus oh…»
***
En dehors de l’expérience de la restauratrice, nous devons comprendre que l’humilité doit nous habiter à tous les secteurs de notre vie. Quand tout marche pour nous et que nous sommes adulés, l’euphorie ne doit pas nous perdre. Notre manière de traiter les autres agira sur notre navigation future. Même en pleine tempête, notre navire peut surnager sans agitation, si nous avons été des gens bien. La gloire est passagère. On n’est jamais assez fort longtemps. Même le milliardaire, à 99 ans, redevient un gosse qui fait popo dans son pantalon. L’homme n’est rien, et le salaire de l’arrogance, c’est l’isolation et la solitude.

Louis-César BANCÉ

#Gbich
#LCB

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