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IL Y A DES DES FEMMES QUI SONT FAITES POUR LE FOYER, ET D’AUTRES POUR ÊTRE MOUGOU-LAISSÉES

IL Y A DES DES FEMMES QUI SONT FAITES POUR LE FOYER, ET D’AUTRES POUR ÊTRE MOUGOU-LAISSÉES

     J’étais en classe de Terminale quand j’ai commencé à marcher avec des brouteurs qui m’ont initié au métier de la cybercriminalité. Je me suis mis à taper aussi dans le clavier, et en très peu de temps, les pigeons européens ont rempli mon compte en banque. Devenu un « môgô puissant », j’ai abandonné les études, sans même me présenter à l’examen du baccalauréat. À quoi bon ? Je roulais déjà sur l’or.

     Tous les soirs, j’étais dans les boites de nuit pour travailler à outrance sur les DJ, faire valoir mon boucan auprès des grands noceurs du pays. Demandez à Commissaire 5500 volts, il vous dira qui est Lowus le diamantaire ! On chantait mon nom dans les morceaux en vogue et j’étais craint par les plus irréductibles boucantiers.
      
    Parmi les chanteurs qui faisait mon « atalaku », il y a un DJ, très connu de ce pays, qui venait faire ses prestations, toujours accompagné d’une magnifique petite go. Elle était si splendide que, tombé amoureux d’elle, je pris son numéro avec elle, à l’insu de son griot de petit ami. Puis, en deux temps trois mouvements, j’ai commencé à tapé ça. Un tapé dos au DJ, un vieux père que je respectais bien, mais bon, ce n’était pas de ma faute si son mousso m’avait  »djaouli ». Un jour il a appris que je gérais son mouvement. Ça a créé un « gbafou » entre eux, et ils se sont séparés. Je me rappelle qu’il m’avait décoché ceci, sur un ton amer :

– Lowus le diamantaire, mon bon petit. Moi je chante ton nom dans mes gbayements, mais c’est mon mousso tu es venu soulever. Y a pas dra, faut prendre ça. Y a foyi, moi je tape l’œil, sans rancune.

    La go du DJ était devenue ma titulaire. Tous les soirs, on faisait la fête. Elle aimait me voir payer les champagnes et faire les travaillements. Nous avons trainé un an ensemble, à mener la belle vie. Je l’aimais tellement que j’ai aménagé avec elle, dans un grand appartement de Angré. Et un jour, en lisant ses messages par inadvertance, j’ai découvert qu’elle continuait de fréquenter son ex, en catimini. Nous avons fait des histoires, et elle a promis ne plus recommencer, en se fondant en excuse. Je l’aimais trop pour pouvoir me séparer d’elle. Tout de même, j’ai fait un saut chez le DJ pour lui demander des comptes :

– Tu sais que Malika m’appartient, et tu continues de sortir avec elle ? Pourquoi tu me fais ça ?

– Écoute Lowus Le diamantaire, c’est toi qui me l’a arrachée mais je ne t’en ai pas tenu rigueur pour autant. Avec ta copine, il n’y a rien du tout. Ça été juste un coup d’un soir !

   J’ai foutu un coup de poing dans la gueule du DJ, et nous nous sommes battus avant que je n’entre chez moi avec une dent en moins.

  J’ai fait asseoir Malika pour lui parler sérieusement, sur mes intentions de faire ma vie avec elle.
– Ça été un accident avec mon ex, s’est-elle justifiée. Plus jamais, mon chéri. Plus jamais !

    Nous avions repris notre vie de bombance, puis un jour, ma vie a basculé : la Brigade de lutte contre la cybercriminalité a mis le grappin sur moi, et face aux preuves irréfutables qu’elle avait en sa possession, je n’ai pu nier les faits d’escroquerie à moi reprochés. J’ai été jugé au tribunal de Yopougon et condamné à 2 ans de prison. Je suis allé à la MACA en Janvier 2020. Malika, désormais seule dans notre appartement, venait souvent me rendre visite et me donner à manger. Je lui ai dit de prendre soin de notre maison, de me rester fidèle en attendant ma libération. Elle a juré que je pouvais compter sur elle. 🙏🏼

   En prison, j’ai fait la connaissance de Marie-Diane, une détenue que j’avais l’occasion de voir uniquement à la chapelle, puisque nos bâtiments carcéraux étaient séparés. Eh bah, oui, pour la première fois, je me suis intéressé à Dieu, Le priant pour qu’Il me vienne en aide et abrège, si possible, mon temps de détention.

   Marie-Diane m’a beaucoup parlé d’elle. Elle m’a dit avoir été condamnée pour vol de bijou en or dont sa patronne l’accusait. Elle assurait être innocente. Quand je lui parlai à mon tour de ma vie, elle m’en dit ceci :

– Lowus, sais-tu ce que c’est, la loi du karma ? Tu mesures la souffrance de ces personnes que tu as arnaquées ? Crois-tu pouvoir être heureux en vivant avec le poids de ces dépouillements ? Quand on fait du mal aux autres, on finit tôt ou tard par le payer. Quand tu sors d’ici, investis dans une activité lucrative, et ensuite, quand tu verras que ton entreprise a une assise, mets-toi au service des veuves et des orphelins, des personnes vulnérables. C’est à ce prix-là que le seigneur pourra te pardonner. Tu étais brouteur par ignorance, on peut concéder que c’est une bévue. Mais maintenant que Dieu te parle à travers moi, tu n’as plus droit à la faute…

   Les paroles de Marie-Diane m’ont beaucoup touché. Nous nous plaisions à discuter, et un soir, le responsable pénitentiaire est venu lui annoncer qu’elle est libre : sa patronne a retrouvé le bijou dont elle était accusé de vol…
****
   Quant à moi, j’ai été libéré en Août, à la faveur de la grâce présidentielle du chef de l’État. Ma bonne conduite a été aussi un facteur déterminant à ma relaxation. J’avais fait 8 mois au cachot.
        
  Quand je suis arrivé chez moi, j’ai surpris Malika dans les bras de son ex, dans mon appartement, sur mon lit concubinaire. 😭 Ayant été condamné à 2 ans de prison et sorti plus tôt que prévu, personne ne s’attendait à moi. Je me suis assis à même le sol, dans un coin du salon, les mains couvrant la tête. J’avais mal. Mais tout ce que je voulais, c’était la paix. Je n’avais pas de force, de toute façon. Il me fallait récupérer un peu d’énergie et entrevoir l’avenir. Le DJ est sorti de ma maison, sans piper mot, son érection encore devant lui, dans une culotte malpropre, délavée et délabrée. Malika l’a suivi une demi-heure après, emportant dans le silence ses valises. Elle est partie définitivement en oubliant quelques affaires dont des caleçons bizarres que j’ai transformés en serpillière.
**
  J’avais encore beaucoup de millions en banque dont je me suis servi pour créer des entreprises, comme me l’avait conseillé Marie-Diane. Parlant d’elle, je me suis empressé de la joindre pour bénéficier encore de sa sagesse. Elle ne voulait plus que je gaspille mon argent dans les bars… J’ai fini par tomber amoureux d’elle et par lui faire des avances qu’elle a acceptées. Moins de 6 mois après que nous nous sommes mis ensemble, je l’ai épousée. Le DJ à qui j’avais spolié la petite amie, était à mon mariage, accompagné d’une autre fille. Nous avons rigolé dans le jardin de réception :

– Félicitations, Lowus le diamantaire, je te souhaite beaucoup de bonheur avec ta femme qui resplendit de vertu.🥰

– Mon DJ, rectification. Lowus le diamantaire, c’était le pseudo de mon ancienne vie. Maintenant, c’est Louis, tout simplement.😃 Mais, je te vois accompagné d’une fille autre que Malika…🤔

– Eh bah, oui. C’est toi qui n’avais rien compris dans l’affaire au point de chercher des histoires où y en avait pas. Au fond de moi, je me marrais de te voir gesticuler pour elle. Malika, je ne l’ai jamais considérée comme une titulaire ou une femme à prendre au sérieux. C’était simplement une allumeuse, que toi tu as pris pour charger. Lowus, pardon, Louis, il y a des femmes qui sont faites pour le foyer et d’autres pour être mougou-laissées. 😚🤧

Louis-César BANCÉ

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