Adjara est une fille musulmane, pieuse, qui porte un voile. Suivant les prescriptions de sa religion, elle se refuse d’accepter les poignées de mains des garçons voulant lui faire leurs civilités. Avec elle, il faut juste se saluer en disant bonjour ou en hochant la tête.

Toujours voilée de la tête au pied, Adjara s’est promis qu’il n’y aurait que son mari pour découvrir les moindres parcelles de son corps. Il y a des hommes qui lui font la cour. Comment dotés de lunettes perforantes, ils savent tous que derrière ses gros boubous, la fille pieuse cache d’ensorcelantes rondeurs. Chaque candidat essaie de l’impressionner. Parmi ces derniers, Adjara penche en faveur de Kabirou Bôdah. C’est un bel homme de nature calme et gentil, qui la couvre de beaucoup de cadeaux. Pendant plusieurs mois, au quotidien, les échanges se passent merveilleusement bien entre les deux amoureux. Il n’y a pas de jour qui passe sans qu’ils ne communiquent et se montrent tendre l’un envers l’autre.

Kabirou Bôdah sait très bien qu’Adjara est une femme pure, et qu’elle a choisi de se réserver uniquement pour celui qui la prendrait en mariage. Un jour cependant, il surprend la fille au voile avec une proposition à laquelle elle ne s’attendait pas :

– «Adjara, mon amour, tu sais très bien combien je t’aime et veux vivre ma vie avec toi. Je crois aussi que je ne te suis pas indifférente. Je veux que nous nous marions.»

– «Je le veux aussi, Kabirou…»

– «Seulement, il faut que je te parle de ma tradition et de ce qu’elle nous impose, si nous tenons à rester ensemble. Je suis de religion musulmane certes, mais je suis issu du peuple Yorouba. Et chez nous, il est exigé que nous couchions d’abord ensemble avant de nous marier. »

– «Que dis-tu ? Qu’on passe à l’acte avant le mariage ? Tu sais très bien que c’est hors de mes principes et de l’Islam !»

– «Reste calme, je vais mieux t’expliquer. C’est comme ça, chez nous les Yoroubas. On ne se marie pas sans s’être goûtés au préalable, sinon on attire un grand malheur sur notre foyer. L’un de ces grands malheurs est caractérisé par le fait que nous ne pourrions faire d’enfant, et ça, c’est Irréversible. Depuis l’existence de notre peuple, certains couples qui se sont entêtés à transgresser nos lois, en ont payé le prix. Pour notre bonheur, je te prie de m’écouter. Avant de nous marier, il nous faut y aller. Faisons-le, et je t’épouse la semaine qui suit. Quelle est ta réponse ?»

-«»
Chers lecteurs, je vous laisse le tiret pour que vous répondiez à la place d’Adjara l’amoureuse, la fille pieuse et pucelle prise dans un dilemne. 🤷🏾‍♀

Louis-César BANCÉ