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Le secret du multimilliardaire, modèle de réussite

Le secret du multimilliardaire, modèle de réussite

Jean-Yves, technicien de surface au sein du restaurant le plus prestigieux de la ville, rêvait de richesse et de grandeur. Dix ans qu’il travaillait au service de propreté sans être arrivé à réaliser la moindre ascension. À peine touchait-il son salaire mensuel de 50.000 francs CFA que l’argent s’éparpillait entre ses nombreuses charges : le loyer, ses deux enfants, sa concubine qu’il n’avait pas encore dotée, sa petite tchiza, une élève vagabonde, grande consommatrice de vody, qui lui donnait souvent les un coup un coup et à qui il faisait des gestes irréguliers de 2000 – 2000…

Un soir après le travail, Jean-Yves tapa à la porte du bureau de son patron, le très puissant Malick Diarrassouba qui interrogea de sa voix rauque :

-C’est qui ?

-C’est moi, patron. Moi Jean-Yves. Je veux vous voir, c’est très important. Autorisé à entrer, l’homme de ménage s’installa sur le fauteuil noir. Le boss, en face, confortablement dans son burlingue, les mains croisées, le fixa :

-Oui mon petit ?

À 49 ans, Jean-Yves se savait plus âgé que son employeur, dont l’âge, 43 ans, était connu de tous. Mais dans ce pays, c’était comme ça, l’aîné voire le papa, est toujours celui qui est le plus fort financièrement.

-Patron, je suis venu vous voir pour vous poser une question : c’est quoi, votre secret de réussite ? J’ai plusieurs fois lu votre histoire dans les journaux, celle de l’homme qui est parti de rien pour devenir ce qu’il est aujourd’hui, mais je me dis qu’il y a des secrets que vous ne pourriez jamais révéler en public, sauf dans le secret…

-Mon petit, commença l’homme opulent en arborant un sourire de suffisance, j’aime beaucoup ta curiosité. Comme tout le monde le sait, j’ai dû souffrir dans ma vie avant de devenir le multimilliardaire que je suis. J’ai commencé un peu un peu, pour en arriver à ce restaurant qui emploie des centaines de personnes, et ce n’est pas le seul bien à mon actif. À l’époque, plus jeune, j’étais un simple livreur de pizzas, et je n’avais pas le salaire que tu as aujourd’hui. Je me suis privé de plaisirs, en mettant la rigueur sur les économies. Si tu veux réussir, ferme ta braguette, oublie les femmes ! Elles sont la première cause de l’asphyxie de l’entrepreneur. Si tu as une femme, ça va. Mais si tu as des copines dehors, tu ne pourras pas réussir ! J’espère que tu n’en as pas ?

-Euh… juste une petite élève, qui ne me coûte pas grand chose. Je lui donne quelques fois 2000 francs pour ses petits soins.

-Écoute-moi bien. Quand on se cherche encore, il n’y a jamais rien qui soit de petites choses…

Jean-Yves remercia son patron pour la conversation. Ce dernier lui remit un billet de 1000 francs :

-C’est pour ton transport, lui dit-il gentiment. Un jour, si tu deviens comme moi à force de travail, d’abnégation et de cotisation, retiens également que tu ne devrais pas faire de gaspillage. Un riche se doit de préserver son patrimoine. Toi, tu donnes 2000 francs à ta copine, alors que tu n’as rien, mais moi, j’ai tout, mais ne te donne même pas 2000. Tu perçois un peu le message derrière ? Une seconde… on m’appelle.

À la sonnerie de son téléphone, Malick Diarrassouba décrocha, et tout d’un coup en conversant, son visage devint tout terne. Que lui avait-on dit à l’autre bout du fil pour qu’il se montrât aussi affolé ? Avec la rapidité d’un épervier, il fit sortir un sac de dessous sa table et le remit à Jean-Yves :

-Mets ça au dos, et pars le garder tranquillement chez toi. Je t’appelerai plus tard pour le récupérer !

-D’accord patron.

Jean-Yves porta le sac et à peine mit-il le pied dehors qu’une dizaine d’agents de la Police, armés, se signalèrent en pénétrant férocement le bureau de son patron. Les policiers le regardèrent s’éloigner dans sa tenue malpropre de nettoyeur des lieux. Ils ordonnèrent au chef de se mettre à leur disposition :

-Brigade Anti-Drogue ! Malick Diarassouba, vous êtes en état d’arrestation pour trafic de stupéfiants. Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz sera retenu contre vous au tribunal !

On perquisitionna le bureau du mis en cause, puis on le menotta en l’envoyant dans le fourgon sous les yeux ébahis de ses employés, parmi lesquels Jean-Yves qui s’éloignait de l’autre côté de la route, son sac accroché au dos. Malick Diarassouba, le modèle de réussite, un narcotrafiquant ? Le technicien de surface était sans voix. Il s’en alla au pas de course, le cœur battant la chamade en se demandant ce que pouvait bien contenir le sac que lui avait remis son patron avant de se faire arrêter. Et si c’était de la drogue ? Et si tout à coup des agents de sécurité le croisant en chemin demandaient à le fouiller ? Heureusement qu’il arriva à l’hôtel où ce même soir-là il avait rendez-vous avec Faty, sa petite go élève. Ils prirent une chambre à l’hôtel LCB de la ville, s’assirent confortablement sur le lit en allumant la télévision dont le flash info diffusait une dépêche :

«Bonsoir chers téléspectateurs. À la suite de l’enquête sur la saisie de cinq tonnes de cocaïne dans notre pays, la main a été mise aujourd’hui sur monsieur Malick Diarrassouba, propriétaire du restaurant  »La réussite au bout de l’effort ». Les preuves qui l’accablent sont assez contraignantes. Le chef d’une unité Anti-Drogue a également été arrêté. Avec Malick Diarrassouba, ils formaient un tandem redoutable et mafieux de trafic. Ils ont été déférés cette nuit à la prison correctionnelle, en attendant leur jugement, dans les jours à venir. Ils risquent 10 à 20 ans de prison. »

Interdit, dubitatif, Jean-Yves se précipita dans la douche en disant à sa chérie qu’il s’en va se rendre propre pour leur « match ». Il s’enferma, ouvrit son sac et fut estomaqué du contenu : jamais il n’avait vu autant d’argent de sa vie ! Des liasses de billets étaient « élastiquées » en coupon d’un million de francs CFA, et il y en avait au total, plus de 700 millions ! Le technicien de surface avait l’esprit complètement étourdi. Il était en ébullition, en branle. Sa copine lui rappela qu’il en avait mis, du temps :

-Bébé, je m’impatiente !

Après un coup qu’il offrit à sa petite sans se détacher de son sac, Jean-Yves lui tendit un billet de 1000 francs, le même que lui avait donné son boss. Il avait retenu la leçon : un riche se doit de préserver son patrimoine et ne pas faire de gaspillage.

-C’est pour ton transport, Faty, dit-il à la fille avec des airs de grandeur.

-Fhum, même pas capable d’atteindre au moins le smig fixé par le Syndicat ! se plaignit la petite.

-Tu n’as pas à me dire ça. Ne me donne pas l’impression de t’acheter. L’amour se donne gratuitement. Il faut que je parte.

-Okay, bonne soirée bébé. Je vais rester encore un peu pour me reposer.

Jean-Yves sortit de la chambre d’hôtel en y laissant sa petite chérie. Il marchait dehors, avec son précieux sac solidement agrafé au dos : jamais, en marchant, il ne s’était trouvé aussi lourd… Derrière lui, sa copine comptait plus de 10 millions de francs CFA qu’elle lui avait volés dans son sac, à son insue, pendant qu’il lui faisait l’amour dans une posture de missionnaire en croyant que c’était la meilleure manière de sécuriser son magot…

Louis-César BANCÉ

[email protected]

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