En contrat avec la Police nationale, chaque semaine je me devais de publier un récit inédit sur la page de la DGPN, pour instruire les populations sur leurs droits et devoirs. Le directeur général de communication de la Police, le commissaire Didier Kra qui avait sollicité mes services, m’avait donné un cours de Droit, dans son bureau de la Sûreté, pour me rendre plus efficient dans mes rédactions imaginaires. Un jour je lui ai fait parvenir une histoire dont le titre était LE VOLEUR D’ENJOLIVEURS. Dans cette histoire, le personnage principal s’appelait LADJI, un jeune homme qui, la nuit tombée, volait les pièces des véhicules parqués en plein air… Quand la DGPN a publié mon histoire sur sa page, à ma lecture, j’ai été surpris que le nom Ladji ait été changé en LARRY. Aussitôt j’ai téléphoné le commissaire de Police :

– «Allô mon commissaire. Mais dans mon histoire, le nom du voleur c’est Ladji. Pourquoi l’avoir changé en Larry ?»

– «LCB, c’est pour ne pas coller de cliché à un groupe ethnique que nous avons préféré changer le nom, m’a répondu le Caire. Tes histoires doivent être validées par un groupe de commissaires avant publication. Nous avons trouvé bon de mettre Larry, parce que ça au moins, c’est un prénom incolore. »

– «Haha mon commissaire, c’est bizarre, quand je relis le texte, Larry ne me produit pas le même effet que Ladji. Le choix d’un prénom pour un écrivain, n’est jamais fortuit dans un texte ! Entre nous, est-ce que majoritairement ce ne sont pas les  »russes » qui commettent ce type d’infraction ?»

– «C’est vrai, mais la DGPN est une page étatique. On ne souhaiterait pas faire de polémique. Toutefois, s’il arrive qu’on veuille changer le moindre mot dans l’un de tes récits, on va t’aviser au préalable…»
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Je trouve que les Éducateurs nationaux, sans faux-fuyant, devraient emmener les populations à se regarder dans un miroir, afin qu’elles s’y reconnaissent aisément et pouvoir corriger leurs imperfections. Comment éduquer sans s’appuyer sur le paysage sociologique ? Et vous, qu’en pensez-vous ?

Par ailleurs, avec mes différents reportages dans les tribunaux d’Abidjan, j’ai pu faire le constat que les prévenus impliqués dans les délits de sang, de vol à main armée et d’agression, sont majoritairement « russes ». Quand on les appelle à la barre, tu n’entends que les Diabaté, Oumar, Sékou, Doumbia, Bamba… MDR. Mais quand il s’agit d’infraction en termes d’escroquerie, tu entends les noms tels que Zamblé-Bi, Guéhi, Gnahoré, Guédé… Ouais, dans affaire de marmaille, les gens de l’ouest ont doctorat dans ça !🤧

Louis-César BANCÉ