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L’HISTOIRE DE BOBI, LE CHIEN QUI CHERCHAIT LA SÉCURITÉ

L’HISTOIRE DE BOBI, LE CHIEN QUI CHERCHAIT LA SÉCURITÉ

Je suis né à Gonzagueville, d’une union entre un basenji et une laobé. Mes parents s’y sont accouplés à l’entrée d’un restaurant alors que ma mère cherchait à s’accaparer un gros morceau de viande. Mon père la devança in extremis en lui proposant un marché :

– Je peux accepter de partager avec toi, mais à condition que juste après, on aille au dessert.

– Et c’est quoi le dessert ? a demandé celle qui deviendrait ma maman.

– Bah, c’est juste un déboukéhi ! a répondu le padré.

S’étant accordés ainsi, ils se sont mis à déguster ensemble le gros morceau de viande. Quand ce fut presque fini, ma mère se mit soudainement à courir, pour échapper au déboukéki et ne pas tenir sa promesse. C’était mal connaître papa. Très rapide comme un jaguar, il rattrapa sa proie, et la coinçant derrière un gbaka rouillé qui semblait être abandonné, il prit son ouano, au calme, en déboukéhi, tout en disant :

– C’est avec moi tu voulais jouer ? Tu manges ma viande, et tu ne veux pas après qu’on aille se reposer ? Prends pour pour toi ! Prends pour toi !

Ahi, maman aussi, dèh ! Tu ne voulais pas que je naisse ou quoi ? Il a fallu cette saillie pour que deux mois après je voie le jour, dans une cour commune habitée majoritairement par des ressortissants burkinabè, notamment des gourounsis. Mes maîtres m’ont appelé Bobi. Un nom très peu original que j’étais contraint d’accepter malgré mon improbation. Avais-je le choix alors que les humains ne comprennent pas le langage animal ? Personne n’a perçu dans les signaux de mes aboiements que je souhaitais qu’on me baptise par un nom plus authentique.

Dans la cour commune de Gonzagueville où je résidais, devenu jeune, j’ai très vite fait le constat que mes maîtres étaient des mangeurs de chien. Quand certains d’entre nous devenaient plus dodus, ils les dévoraient. C’est pour cela, d’ailleurs, que je m’arrangeais à ne pas me montrer gourmand, pour paraitre toujours chétif. Et lorsque ma mère a fini dans leur marmite sous mes yeux alarmés, j’ai décidé de faire une fugue… Qu’ils sont cruels, les mangeurs de chien ! Comment peut-on dévorer un animal de compagnie avec autant d’appétit ?🥺

Parti de Gonzagueville, j’ai marché pendant plusieurs kilomètres. Épuisé au niveau d’Adjouffou, j’y suis resté, établissant mon quartier général dans un marché. C’est là-bas qu’un jour, l’amie et cliente d’une vendeuse de denrées qui avait remarqué mon errance, me prit tendrement dans ses bras en se proposant de devenir ma maîtresse. Elle paraissait très aisée. Le jackpot ! La supercagnotte ! Que pouvais-je espérer de mieux ?

À bord d’une voiture climatisée de EKLA Stars Motors, une entreprise de location de voiture dirigée par l’ivoirien Elisée Kouassi, nous avons atterri à Marcory, à Anoumabo… Ma nouvelle maison était assez confortable, une villa paisible loin des tintamares et des précarités des cours communes. Je croyais être arrivé en terre saine. Pourtant, il ne m’a fallu que trois jours pour avoir des informations inquiétantes : ma maîtresse, Adeline Badolo, une gourounsi, était propriétaire d’un restaurant où elle vendait de la soupe de chien !😳 Je devrais vite quitter le quartier, tchiaa !🏃🏽‍♀

Louis-César BANCÉ

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