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L’HISTOIRE DU PIÉTON ET DU TRICYCLISTE : UNE LEÇON DE MORALE À LA FIN

L’HISTOIRE DU PIÉTON ET DU TRICYCLISTE : UNE LEÇON DE MORALE À LA FIN

      Je vis dans un bourg ivoirien, loin des tintamarres de la ville. Attuoman, le nom de mon village, a pris ce que les villes ont de plus bons : les infrastructures, les petites agglomérations, l’électricité… Tout ce qui est bon, je vous l’ai dit, sauf les embouteillages et les agressions… Il ne nous manque que la distribution générale de l’eau potable, à laquelle, seuls les plus aisés de mon village ont accès. 

     Ma bicyclette étant en panne, je me suis rendu au puits à la marche, à 3 kilomètres de chez moi, avec mon récipient dans la main.

     Après avoir puisé de l’eau, je suis sur le chemin du retour. Le soleil, qui se lève, donne de plus en plus d’éclat à l’horizon. Les gens commencent à sortir de leurs maisons pour vaquer à leurs occupations. Avec un peu de chance, je pourrais tomber sur un bicycliste, ou un « tricycliste », qui accepteraient de me remorquer. Quand on parle du loup, en voici un. Un homme sur un tricycle ! Je le hèle en faisant des gestes pendant qu’il roule à une vitesse vertigineuse. Il s’immobilise à mon niveau. Je me dépêche de le solliciter :

– Pourrais-je monter à côté de vous, s’il vous plaît ? J’habite à 2 kilomètres d’ici, tout droit, là où vous allez. Mon seau d’eau est tellement lourd que je vous serais reconnaissant d’écourter ma peine.

  Le monsieur du trike me regarde d’un air dédaigneux. Il connait mon visage. Il sait que je suis un fils de ce village. Mais il me décoche, méprisant :

– Il y a de la place dans mon tricycle, et nous allons dans la même direction, mais moi, JE NE PRENDS PAS L’HOMME. Tu es venu par la marche, non, pauvre type. Alors retourne chez toi comme tu es venu. JE NE PRENDS PAS L’HOMME ! Tchrr.

  Puis il ronfle fort, accélère, en me couvrant sciemment d’un nuage de poussière et de fumée.

    Je continue ma route, à pied. Après une quinzaine de minutes, sur la route, je rencontre mon tricycliste arrogant : il est couché sur le bitume avec des blessures partout sur le corps. Son tricycle traine à quelques mètres de lui, renversé, abimé, à la suite d’un accident. De gentils personnes ramassent délicatement l’accidenté et le mettent dans une civière villageoise pour le conduire au dispensaire du bourg situé heureusement à une centaine de mètres de là. Quand le blessé passe juste à côté de moi, il ouvre son œil enflé pour me regarder.😳🤦‍♀️ Il reconnait son piéton devant lequel il a été discourtois il y a peu. C’est alors que je lui dis :

– Tu ne prends pas l’homme, mais, tu vois, C’EST L’HOMME QUI TE PREND.😉

Louis-César BANCÉ
****
C’est une histoire vraie qui a été vécue par Attuoman Mauser, l’un de mes lecteurs, qui m’en a fait le témoignage. Sauf la forme que j’ai quelque peu agrémentée, le récit est authentique dans le fond.
  
  Je retiens qu’on ne doit pas se plaindre quand quelqu’un refuse de nous rendre un service. Savons-nous ce qui nous attend devant ? En montant dans le tricycle, on aurait été deux à subir l’accident.

    Quant au tricycliste, il ne sert à rien d’être arrogant. Et peut-être même qu’il aurait évité l’accident en acceptant la compagnie de celui qui l’a sollicité. Ce dernier lui aurait conseillé de ne pas faire de vitesse, par exemple, et le trajet se serait bien passé…

   Sachons parler à notre prochain, qui qu’il soit, car on ne connait pas demain. D’ailleurs, à la mort du riche, c’est un modeste thanatopracteur qui se chargera de lui laver le corps nu avant que le dernier ouvrier ne l’enfonce dans sa dernière demeure tombale.

#LCB

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