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L’INFIRMIÈRE SOIGNE LE PATIENT PHYSIQUEMENT, ET LE REND MALADE MENTALEMENT

L’INFIRMIÈRE SOIGNE LE PATIENT PHYSIQUEMENT, ET LE REND MALADE MENTALEMENT

J’avais tellement le corps qui chauffait que je croyais avoir contracté le coronavirus. Après consultation à l’hôpital, l’infirmière qui s’était occupée de mon cas me rassura que je souffrais d’un palu. Elle me fit une injection, me prescrivit des médicaments, et pendant que je la regardais, je ne pouvais m’empêcher de rêver…

Je me voyais avec elle, dans un beau jardin, et nous marchions bras dessus bras dessous, comme deux tourtereaux. Gentiment, je lui demandai son nom, et elle me dit s’appeler Merveille… Oh comme ce prénom lui ressemblait !

Le traitement de Merveille m’avait guéri de mon paludisme en quarante huit heures. En pleine forme, je répartis la voir à l’hôpital, pour tenter de lui avouer mes sentiments. Je dus faire croire au personnel de l’édifice soignant que j’avais un rendez-vous de contrôle avant de pouvoir accéder au bureau de la belle infirmière. Assis en face d’elle, seul avec elle, j’étais tellement admiratif que je me perdais dans l’univers de son beau visage :

  • Qu’y a-t-il, monsieur Gogoua Pascal ? Et votre état sanitaire ?
  • Tout va bien physiquement Merveille, sauf que psychologiquement, je suis tombé malade…
  • Comment cela ?
  • Je suis tombé amoureux de vous dès que mon regard s’est posé sur vous. Je n’ai pas cessé de penser à vous, toutes les secondes, toutes les minutes, chaque instant, si bien que j’en tombe malade. Je vous aime, Merveille !

L’infirmière me sourit, écarquillant les yeux en se caressant les longs cheveux noirs :

  • Écoutez monsieur Gogoua Pascal, c’est très flatteur que vous m’appréciez, mais c’est dommage pour vous, je suis une femme mariée.
  • Oh non !
  • Oh que si !
  • N’empêche que je vous aime, Merveille. Et si vous étiez celle que j’attendais ? Je suis encore à la recherche de l’âme sœur.
  • Monsieur Gogoua, puisque je vous dis que je suis déjà la femme légale de quelqu’un !
  • Merveille… Vous m’avez soigné et en même temps rendu malade de vous. Comment je fais pour ce cas de maladie ?

J’étais sorti du bureau de l’infirmière un peu décontenancé mais tout de même avec son numéro de téléphone en poche. Nous avons promis de rester de bons amis. C’est ainsi que tous les jours, je lui envoyais des messages langoureux dès mon réveil. Je lui faisais des compliments, lui disant combien elle était belle et adorable. Cinq mois après notre rencontre, je lui offris un joli sac à main, à l’occasion de son anniversaire. Sans plus lui dire que je l’aimais avec des mots, je le lui signifiais avec des gestes et une attention virtuelle. Cela dura un an. Puis un soir, je reçus un coup de fil inattendu d’une interlocutrice en pleurs :

  • Pascal… Où es-tu ? Peut-on se voir ce soir ? J’ai besoin d’une épaule sur laquelle pleurer… C’est urgent…

Merveille était chez moi pour la première fois depuis une année que nous conversions. Elle avait des séquelles corporelles. Elle se confia à moi, disant qu’elle était victime de violences conjugales. Son mari la battait depuis qu’ils vivaient ensemble. Espérant qu’il changerait, elle prenait son mal en patience, mais il récidivait. Elle n’en pouvait plus.

  • Pascal, je ne veux plus rentrer chez moi. Je ne veux plus jamais le revoir. Peux-tu me donner l’hospitalité le temps que je me trouve une maison ? Tu sais, je suis quelqu’un de nature solitaire. Je ne connais personne. Je n’ai pas d’amis. Mais toi, je ne sais pas, même si nous ne nous voyions pas, je t’ai toujours senti présent à travers tes gentils messages…
  • Merveille, tu es chez toi ici, et j’espère que tu ne t’en iras plus jamais !

L’infirmière me sourit. Elle m’avait demandé quelques jours d’hospitalité, mais elle resta définitivement avec moi. Je ne sais pas, mais au fond de moi, je remerciais son époux d’avoir déconné. Il fallut cela pour que j’obtinsse ma chance. Et là où son homme lui infligeait des tortures corporelles, tous les jours je lui offrais des caresses qui lui donnaient du bonheur…


( Aux hommes qui battent leurs femmes, attention, il y a des Pascal qui les attendent au carrefour et qui sont très patients. Continuez, et un jour vous serez surpris de ne plus voir madame rentrer… )

Louis-César BANCÉ

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