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POUR L’AMOUR D’UNE JOLIE BÉNINOISE (4)

POUR L’AMOUR D’UNE JOLIE BÉNINOISE (4)

(4) À la recherche de la solution : la piste de Lagos

-Ça doit être mon mari…😫

-Ton mari ? Comment ça ? Tu m’as dit être célibataire, pourtant ! 🤦🏾‍♂

-Je vais tout t’expliquer…😭

Ahouéfa me raconta ce qu’était sa vie avec son homme. Monsieur Dagbozounkounh,  un septuagénaire, avait déjà épousé une dizaine de femmes lorsqu’il l’ajouta à son harem. Malgré son improbation, elle fut donnée en mariage par la volonté de ses parents qui reçurent une dot considérable. La nuit, pendant que son époux lui donnait des assauts, elle pleurait sous ses draps, malheureuse. Quand il vit qu’elle ne prenait pas de grossesse, et peut-être aussi parce qu’assez rassasié de son corps, il emmena une autre fille à la maison, laquelle lui donna des gosses pour compléter la liste de la ribambelle de mioches qui emplissaient son toit. En réalité, Ahouéfa qui avait moins de la moitié de l’âge de son mari, utilisait des moyens de contraception pour éviter de sceller son sort. Cela faisait plus de deux ans que Dagbozounhkounh ne la touchait plus, du fait de sa prétendue infertilité et du dédain qu’elle ressentait pour lui.

-Chéri, je suis désolée, s’excusa Ahouéfa. Me croirais-tu si je te dis que ça fait plus de deux ans que je n’ai pas fait l’amour ? J’ignorais que mon mari avait eu recours à une pratique mystique pour surveiller ma fidélité. Mon intuition ne me trompe pas, je suis certaine qu’il est à l’origine de notre collage…😥

-Dans ce cas, qu’est-ce qu’on fait ?

Nous eûmes l’idée de nous faire aider par les responsables de l’hôtel, en toute discrétion. Après un coup de fil à la réception, le gérant et son collègue vinrent nous trouver en nous proposant les services de leur marabout. Ce dernier arriva, et échouant à nous délivrer avec ses incantations, il s’évertua à nous révéler :

-J’ai tout fait, ça n’a pas marché. Les cauris me disent qu’il faut obligatoirement la présence du mari d’Ahouéfa. C’est le seul qui peut vous décoller. Dépêchez-vous de l’appeler parce que plus le temps s’égrène, plus vous risquez votre vie. Autre chose… Même si le cocu accepte de vous délivrer, le cocufieur aura encore un autre pain sur la planche. Je ne perçois pas bien laquelle, mais ce sera quelque chose de terrible. J’en ai fini.

Les présages du marabout me terrifiaient. Ahouéfa et moi n’ayant pas le choix, elle téléphona son époux et lui raconta la situation. Ce dernier lui adressa des injures en langue béninoise avant d’arriver à notre hôtel escorté par une délégation familiale.

-C’est ce que tu me fais, Ahouéfa ? s’indigna Dagbozouhkouh. Tu m’as humilié !

-Mais tu sais bien que je ne t’ai jamais aimé, sorcier ! riposta ma siamoise. J’ai été à toi rien que par le biais d’un mariage forcé.

-Et tu veux faire la bouche ! s’énerva l’époux. Je vais te laisser mourir avec ton galeux de copain !

-Ahouéfa, s’il te plaît, sois diplomatique oh, conseillai-je.

La délégation familiale et le marabout des tenants de l’hôtel intervinrent, et après des tractations, Dagbozounhkounh me donna un coup de pied dans le derrière qui nous décolla aussitôt Ahouéfa et moi. Il n’en avait pas terminé :

-Petit galeux, sais-tu dans quoi tu t’es mis ? me questionna-t-il. Tu ne pourras plus bander. Tu as dores et déjà perdu ta virilité, et le seul moyen de la recouvrer c’est que je te WA LE YÔNOU. Si tu ne connais pas le sens, demande à cette femme souillée, elle te dira ce que ça signifie en langue FON. Je suis parti !

Dagbozounkounh s’en alla avec sa délégation. Je demandai à Ahouéfa ce que signifiait les mots qu’il avait lâchés dans leur dialecte. Elle me répondit, la tête baissée : « Ça veut dire qu’il doit te passer par le derrière…»
***


Le mari de ma Ahouéfa n’eut pas tort : j’étais vraiment devenu impuissant. Je consultai les guérisseurs du Bénin pour me rétablir, mais tous avouèrent leur impuissance.  Le cocu n’accepta pas non plus de congédier le sort malgré mes pleurs et mes supplications. Je partis donc au Niger pour me faire consulter par le meige qui m’avait guéri de mon orchite. Il n’était pas content :

-Toi, je te soigne d’un problème de couilles naturel, et tu me reviens quelques jours après avec un problème de couilles surnaturel ! gronda-t-il. Tu ne peux pas rester tranquille ? Malheureusement mes génies me disent ne pouvoir être en mesure de te sauver. Cependant, je vais te donner une adresse : rends-toi au Nigeria, dans l’État de Lagos, à Ikeja Gbagada et demande à voir le guérisseur
Ayodélé Warikou. C’est un yoruba. Il est très célèbre dans la zone. Dans notre milieu nous le respectons pour ses compétences illimitées. Si tu as de la chance, il pourra traiter ton mal.

Je fis un retrait bancaire avec ma carte magnétique, et ne voulant pas perdre de temps, je pris l’avion destination aéroport international Murtala Muhammed de Lagos !

Louis-César BANCÉ

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