Voisins dans le car à destination de Cotonou, Ahouéfa et moi parlions durant le trajet, comme si nous nous connaissions depuis des lustres. Nous abordions des sujets de littérature, cinématographiques, avec tous les deux un penchant pour les livres policiers et les films romantiques. Elle évoquait aussi les questions d’ordre politique, mentionnant le Président de la République du Bénin, Patrice Tallon, en exprimant tout ce qu’elle pensait de sa gouvernance. J’en fis autant en lui faisant la peinture du paysage politique de la Côte d’Ivoire… Nous débattions sur des sujets d’intérêt universel tels que l’expansion du terrorisme en Afrique, puis revenions à notre rencontre et ce coup de foudre qui semblait être partagé de part et d’autre.

À la demande de Ahouéfa de savoir mon statut matrimonial, je lui dis que j’étais célibataire sans enfant. Elle, également, n’avait pas encore d’homme, aucune maternité, et était en sus un cœur à prendre. C’était comme si Dieu nous avait conçus pour que nous soyons ensemble. Notre rencontre était le plan du Ciel ! Ahouéfa se couchait sur mes jambes quand elle était fatiguée, et je lui caressais les cheveux. Les passagers du car nous voyaient comme un couple séculaire alors que nous venions à peine de nous connaître.

Après plus de vingt-quatre heures de route intercepté par quelques escales, la jolie béninoise et moi arrivions presqu’en République du Bénin. Brusquement, nous nous rendions compte qu’il était temps de penser à mon séjour. Ma future épouse toucha à la question en commençant par me poser une question :

-Qu’est-ce que tu fais dans la vie, Bébé ?

-Je suis instituteur.

-Oh ! Comment on fait alors ? On va bientôt arriver à Cotonou. Il va falloir qu’on te trouve un hôtel une étoile !

-Pourquoi pas avec quelques étoiles de plus ? Le drame chez nous en Afrique, c’est que tout le monde croit que l’Instituteur est un miséreux personnage. S’il est vrai que certains sont mal payés, il y en a d’autres qui n’envient pas du tout les Bourgeois du système. Et s’il y a une vérité à dire, c’est que partout dans le monde, l’Instituteur devrait être choyé plus que quiconque, puisque c’est de lui que découlent tous les érudits et tous les dirigeants du monde !

-Je sens que je t’ai vexé…

-Non du tout !

-Désolé, chéri… Fais-moi un câlin…

Je serrai ma Future épouse fort contre moi…

Nous arrivâmes à Cotonou aux alentours de 23 heures. Ahouéfa proposa que je prisse une chambre d’hôtel à Scoa Gbeto, le quartier où elle logeait avec ses parents. Après qu’elle m’eût aidé à m’installer dans ma chambre 4 étoiles, elle me demanda :

-Chéri, tu veux que je parte en famille ou que je reste avec toi, ici ?

-Quelle question ! Nous sommes faits l’un pour l’autre. Bien sûr que je veux que tu restes auprès de moi…

-D’accord, c’est ce que je souhaitais également. Mes parents ne sont pas loin d’ici. Comme ils savent que je venais, laisse-moi aller faire acte de présence. Après nos embrassades, je reviens directement me jeter dans tes bras ! Tu es tellement romantique que j’ai hâte de te croquer. Toute cette distance pour moi ? Jamais on ne m’a fait une folie pareille. Tu es un amour. À tout à l’heure ?

-À tout à l’heure, ma Future épouse.😘

Ahouéfa s’en alla, et je m’étendis sur le lit en me mettant à rêver d’elle, à ce « match » qui serait pour tout à l’heure…🤧

Louis-César BANCÉ