Ma meilleure amie et moi avons décidé de quitter nos familles et nous prendre une maison en colocation. À 30 ans révolus, nous étions suffisamment grandes pour cueillir notre indépendance. À la maison, nos petits frères et petites sœurs n’avaient plus de respect pour nous. Il était temps de lever l’ancre !
           
Chômeuses que nous étions, nous avons pu obtenir une certaine somme pour la caution de notre maison, en cotisant l’argent que nous offraient gracieusement nos pointeurs. Au total, nous avions 500.000 francs, qui pouvaient quand même largement couvrir les frais d’une chambre salon à Abobo, en raison de quelques mois de caution, d’avance et d’agence. À N’dotré, cité LCB, ayant visité une maison qui nous a plu, nous étions disposées à verser le droit d’adhésion au propriétaire, monsieur Aladji Bachaka, un aimable monsieur qui nous a personnellement fait voir les différentes pièces du logis. À la question de savoir combien devrions-nous lui donner pour la caution et les mois d’avance, le bailleur, en souriant avec ses grosses dents jaunes, nous a fait une proposition complètement inattendue :

– C’est trois nuits de caution avec toi, et deux nuits d’avance avec l’autre. Une nuit avec vous deux à la fois, pour la prime de l’agence.

Incroyable ! Aladji Bachaka proposait de sortir avec nous en échange de l’argent espèce que nous voulions lui remettre. Ma camarade et moi nous sommes concertées, et avons accepté sa proposition. De toute façon, nos sœurs « Porty porta » faisaient pire à Dubaï. En nous offrant de façon normale, dans les règles de l’art, sans pratique indécente, nous n’allions pas en mourir, et nos 500.000 francs pouvaient bien nous servir à faire un investissement. Avec Aladji Bachaka, nous nous sommes entendus sur les clauses du contrat à travers un document écrit et signé des mains de toutes les parties. Après l’étape de la caution et des deux mois d’avance charnels, mon amie et moi, pour payer le loyer tout le temps que nous occuperions la maison, devrions accorder nos faveurs sensuelles à notre propriétaire, toutes les fins de mois. Les clauses du contrat étant bien claires, j’ai accordé trois nuits de suite à Aladji Bachaka. Jamais un homme ne m’avait autant maplôrh comme lui ! Ouais, Aladji Bachaka c’est l’homme, et ce n’est pas ma meilleure amie qui a reçu deux fois ses visites qui pouvait rendre un témoignage contraire. Pour payer le droit d’agence représentée par lui-même Aladji, il nous a pris toutes les deux en même temps, pour la dernière nuit…

Les clés en notre possession, trois jours seulement après notre aménagement dans notre nouvelle maison, une nuit, un visiteur frappa à la porte. Nous ouvrîmes, et l’inconnu, un homme de la soixantaine, nous demanda ce que nous faisions chez lui et qu’il n’avait pas connaissance de notre dossier.

– Monsieur, nous sommes ici chez nous ! avons-nous énergiquement revendiqué. Nous avons signé un contrat avec Aladji Bachaka, le propriétaire de la maison.

– Faites-moi voir le contrat, mais avant, sachez d’ores et déjà qu’Aladji Bachaka n’est pas le propriétaire de cette maison mais le gardien ! Je suis Louis-César Bancé, et c’est moi le bailleur !

– 😳😳

Louis-César BANCÉ