C’est l’histoire de Yannick, un jeune homme de la trentaine d’années qui a trois gos pour lui seul. Cependant, il ne les aime pas toutes de la même manière. Raïssa est financièrement très stable, indépendante et parfois arrogante. Flora est jolie et capricieuse. Robertine est belle, gentille et respectueuse.
Yannick, quant à lui, est un bel homme aux poches trouées. Ça veut dire que sa situation sociale est très catastrophique. Un jour, sa petite amie Raïssa, la financièrement stable, lui propose le mariage. Elle sait qu’il est fauché, mais pas de crainte, elle peut tout parrainer, de la dot au mariage civil.
Yannick accepte la proposition de Raïssa, en y voyant une occasion de se mettre à l’abri du besoin. Les deux mariés élisent domicile ensemble, et quand éclate la moindre dispute et qu’ils sont fâchés, le jeune marié renchérit à la colère de sa femme :
-De toute façon, ce n’est pas moi qui t’ai épousée, oh. Tu t’es auto-dotée. Tu crois que si j’avais les moyens mon choix allait se porter sur une vipère comme toi ?
Deuxième histoire très courte :
Yannick est un jeune homme célibataire. Bel homme, il a trois gos dont vous connaissez déjà les noms. Fauché qu’il est, un jour il a le bonheur de jouer les bons numéros au loto, et gagne le jackpot. Devenu multimillionnaire, il désire se marier. Laquelle choisir entre Raïssa l’arrogante financièrement stable, Flora la jolie et capricieuse et Robertine la belle respectueuse et gentille ? Yannick décide de se fiancer à celle dont il est amoureux, et il offre une bague à Robertine, laquelle est très heureuse de se voir honorée. Leur amour est réciproque. Les deux tourtereaux se disent oui devant leurs parents au cours d’une cérémonie de dot bien évidemment entièrement financée par l’homme. La conclusion se fait à la mairie. Quand Raïssa apprend que son gars s’est mis la corde au cou, elle en est choquée et en parle à certaines de ses copines :
-Voici un type que j’ai ciré, que j’ai accepté au moment où il n’avait rien et n’était rien. Maintenant qu’il a gagné des millions à la loterie, il m’a larguée pour moins que moi. J’ai mené mes enquêtes sur sa fiancée. Robertine, avec son lourd nom. J’ai appris qu’elle vend aubergine au marché. On peut tomber bas comme ça ? Laisser la cadre administrative que je suis pour une « blessée de guerre » ? Quelle sottise !
Tant que c’est la femme qui finance un mariage parce que son homme est pauvre, elle ne pourra jamais savoir si ce dernier l’aurait choisie s’il disposait des cartes en main. En Afrique, il est préférable que ce soit l’homme qui parraine les hostilités du mariage, pour une meilleure valorisation du rite. La famille de la mariée devra s’accommoder au niveau social du gendre.
Louis-César BANCÉ
Depuis Accra
République du Ghana
