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UNE JOLIE FILLE DONNE UNE VRAIE LEÇON DE DRAGUE À UN MULTIMILLIONNAIRE

UNE JOLIE FILLE DONNE UNE VRAIE LEÇON DE DRAGUE À UN MULTIMILLIONNAIRE

Dimitri sortit de la banque, la mallette remplie de millions de francs CFA. Il y avait au moins une cinquantaine de bâtons dans son cartable noir. Chaque mois, c’était comme ça. Il faisait le tour des édifices bancaires pour ramasser en liquide l’argent que ses partenaires lui envoyaient de différents pays. Homme d’affaires opulent, il était actionnaire dans de nombreuses entreprises implantées aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger.

Pendant qu’il se dirigeait vers sa Range Rover garée au parking, à l’air libre en face de la banque, Dimitri aperçut une jeune fille. Vêtue d’une robe bleue moulante, elle était arrêtée sur le goudron et regardait sa montre. Qu’elle était belle ! L’homme d’affaires qui avait l’habitude de s’appuyer sur les  »ropéros » pour amener les femmes à lui, était seul cette fois-ci. Non, il ne pouvait pas laisser une si belle créature lui échapper. Le multimillionnaire n’en avait pas l’habitude, mais il marcha d’un pas assuré vers la jeune demoiselle :

  • «Bonjour ! Vous êtes si magnifique que je n’ai pu m’empêcher de me faire aimanter. Je voudrais sympathiser avec vous, si vous le permettez. Je m’appelle Dimitri. Me feriez-vous l’honneur de me faire connaître le nom qui abrite votre belle façade ?»

La jeune fille, regard ailleurs pendant que l’étranger s’adressait à elle, daigna bien lui accorder de l’intérêt en récompense à sa politesse et son langage pédantesquement soutenu. Elle fit monter ses lunettes de soleil au dessus de la tête en affrontant les yeux amoureux de l’homme à la mallette. Cinquante ans à peu près, costume brillant et soyeux, le monsieur avait des doigts propres. Il respirait la quiétude et la richesse. La jeune fille à la robe bleue lui déclina son identité :

  • «Enchantée monsieur Dimitri, je suis mademoiselle Naélle.»

Ils se serrèrent la main. Ensuite Dimitri, après avoir aligné des montagnes de compliments à l’endroit de la belle fille, termina en lui demandant son numéro de téléphone. À sa grande surprise, il se heurta à un refus. Malgré son insistance, Naélle resta catégorique. Frustré, contrarié, Dimitri changea de conversation avant de revenir à la rescousse :

  • «Je peux savoir ce que vous faites ici ?»
  • «J’attends mon frère qui doit m’apporter quelque chose.»
  • «Vous ne voulez vraiment pas qu’on garde le contact ? J’aurais tant voulu, pourtant. Je ne vais pas vous ennuyer longtemps. Je vais m’en aller en vous laissant ma carte de visite et juste un petit quelque chose au cas où l’envie vous prendrait un de ces quatre de m’appeler.»

Naélle croisa les bras en fixant l’homme à qui elle venait de faire prendre un  »digba poteau ». Il y avait une voiture 4×4 grise tout près d’eux. Dimitri déposa sa mallette au dessus du capot, et en l’ouvrant, se saisit d’un coupon d’argent sans regarder à l’intérieur. Il tira ensuite du haut de sa veste le papier rectangulaire de ses coordonnées, et le mettant au dessus de l’argent enroulé d’un fin ruban, il tendit l’ensemble à la ravissante demoiselle :

  • «Ce n’est pas beaucoup. Juste 1 million de franc pour les unités que vous aurez à dépenser si jamais l’idée de me téléphoner vous effleure l’esprit. Vous avez tous mes numéros sur la carte.»

Bouche bée devant le geste d’une portée incommensurable d’un dragueur inconnu, Naélle se saisit du présent sans faire d’objection. Ça ne pouvait que tomber à pic ! C’était la deuxième fois qu’à la première rencontre, un admirateur lui faisait une si grande folie. Il venait de détrôner l’autre qui lui avait offert 200.000 francs alors qu’ils venaient à peine de faire connaissance.

Le généreux dragueur tourna le dos à Naélle comme si de rien n’était. Soudain, de l’autre côté de la portière du 4×4 gris, Dimitri aperçut une vendeuse adossée au véhicule et dormant comme une morte. Assise sur des morceaux de carton dépliés sur le sol et pieds nus, la femme, habillée d’un pagne vert et d’un tricot kaki, semblait épuisée. Sa cuvette, encore remplie de fruits d’oranges, montrait que sa journée n’avait pas été fructueuse. Dimitri s’approcha d’elle et l’interpella :

  • «Madame ! Ehooooo ! Madame orange !»

La femme se réveilla en sursaut dès qu’elle entendit  »orange ».

  • «Madame, quand on vend, on ne dort pas ! la gronda Dimitri. C’est combien vos oranges ? J’en veux quelques unes.»

La vendeuse, toute excitée, caressa ses fruits en répondant aux renseignements du client :

  • «Monsieur, je fais une orange à 50 francs et trois à 100 francs.»
    Dimitri fronça les sourcils :
  • «Fhum ! Pourquoi tu es chère comme ça ? Orange qui est sortie beaucoup comme ça toi tu fais une à 50 ? Je suis au courant que c’est la période hein, partout ça se fait à 25 francs. Si tu me donnes une à 25 je vais en prendre huit.»

La vendeuse se gratta si bien la tête que son foulard se détacha pour choir au sol. L’offre de son client n’était pas du tout pour l’arranger. Elle n’y gagnait pas un kopeck. Mais, comme depuis le lever du jour elle n’avait pas empoché grand chose, elle accepta la proposition de l’intéressé. Il fallait bien qu’elle fasse à manger à ses trois mioches qui attendaient à la maison.

  • «D’accord monsieur, prenez une orange à 25 francs.»
  • «Merci madame. Mets en huit dans sachet pour moi.»

La vendeuse emballa huit oranges et les tendit au monsieur. En retour, ce dernier fit sortir de la poche de son pantalon une pièce de 500 francs. La femme accueillit l’argent et tendit trois pièces de 100 francs au multimillionnaire. Dimitri empocha la monnaie, et alors qu’il s’en allait, Naélle, la jeune fille qu’il avait draguée, s’approcha, accompagnée d’un jeune homme qui lui ressemblait trait pour trait. Elle avait suivi le marchandage sans que Dimitri ne s’en rendît compte.

  • «Haha vous êtes encore là ? fit Dimitri en souriant, convaincu que Naélle s’amenait pour lui donner son numéro. C’est qui, le jeune. Votre frère ? Vous vous ressemblez comme des monozygotes. »
  • «Oui monsieur Dimitri, je suis encore là. Et le jeune-ci, c’est mon frère. C’est lui que j’attendais. Monsieur, j’ai suivi vos discussions de tout à l’heure avec la vendeuse d’oranges. J’ai été bouleversée en voyant la manière avec laquelle vous avez été sans pitié pour elle. Malgré tout l’argent que vous traînez avec vous. Malgré votre fortune que j’imagine, immense ! Car si vous pouvez donner 1 million à une jeune fille que vous rencontrez pour la première fois, on comprend dès lors l’étendue du statut social qui est le vôtre. J’ai pensé avoir rencontré un homme généreux, mais j’ai compris que vous avez juste voulu m’impressionner. Vous avez investi, afin de recolter mes rondeurs au bout de votre apparente gentillesse. La gentillesse, la générosité, les vraies, c’est au pied de cette vendeuse miséreuse et fatiguée que vous auriez pu les manifester. Avec votre fortune, vous trouviez encore la force de demander à cette pauvre dame de diminuer le tarif de ses fruits. J’ai cru que vous lui auriez acheté toutes ses oranges, ne serait-ce que cela, à défaut de lui faire don d’un bon fonds de commerce, afin qu’elle se trouve une installation pour rendre ses activités moins éprouvantes et plus productives. Vous savez, l’État, les gouvernements, les banques de micro cred, n’auraient même pas de boulot si les hommes de votre statut aviez un minimum de compassion pour les plus démunis. C’est parce que les riches sont méchants et égoïstes que les pauvres se multiplient. Le monde n’a pas besoin d’ONG ni d’aucune autre forme d’association sociale; il n’a pas besoin de dirigeants. Il a juste besoin que nous soyons, tous, chacun à son niveau, un peu solidaire avec les autres. C’est à ce prix que nous aurons un monde meilleur ! Quand j’ai vu cette femme somnolante sur la voiture, mon cœur s’est déchiré. Étant sortie sans argent, j’ai téléphoné à mon frère pour qu’il m’apporte mon portefeuille. N’étant pas riche comme vous, j’avais juste l’intention de l’encourager en lui achetant une bonne quantité de ses fruits. Heureusement qu’elle va gagner mieux. De toute façon, je ne m’attendais pas à recevoir autant d’argent d’un inconnu, alors c’est à elle que revient le million dont vous m’avez gratifié…»

Naélle tendit le bloc d’argent à la vendeuse d’oranges. 1.005.000 francs. Les 5.000 francs, c’est l’argent que son petit frère lui avait apporté de la maison.

La vendeuse recueillit l’argent sans en revenir. Un miracle ! Les yeux allant entre Dimitri et sa généreuse donatrice, elle ne savait pas quoi faire. Jamais elle n’avait touché pareille fortune. Tout de suite, dans sa tête, elle s’imaginait sur un petit tablier du marché. C’était son rêve, un rêve loin d’elle à cause des moyens lui faisant défaut. À présent, ce rêve était à portée de main. Elle aurait sa table de commerce…

  • «Merci beaucoup madame. Merci !»
  • «Dites merci à Dieu, pas à moi, renchérit Naélle aux mots reconnaissants de l’heureuse commerçante. Maintenant il faut vous en aller, il se peut qu’il y ait des voyous rôdant ici. Vous êtes une femme battante, brave, je reste convaincue que vous saurez en faire bon usage.»
  • «Merci beaucoup ! Que Dieu vous bénisse abondamment !»

La vendeuse s’éclipsa, abandonnant sa cuvette d’oranges au pied de la voiture sans que personne ne fît attention.

Naélle s’en alla avec son frère, sous le regard hagard de Dimitri qui lui jeta dans le dos en remuant la tête, la main caressant le menton :

  • «Vous allez m’appeler au moins ?»

Louis-César BANCÉ

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