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MON HISTOIRE D’AMOUR AVEC MAÏ-ROSE, MA ROSE DE BOUAKÉ

MON HISTOIRE D’AMOUR AVEC MAÏ-ROSE, MA ROSE DE BOUAKÉ

  Je l’ai rencontrée hasardeusement un après-midi à la gare d’Adjamé, alors qu’elle s’apprêtait à emprunter son car pour Bouaké, sa ville de résidence. J’attendais quant à moi un gbaka pour Yopougon. Nous avons sympathisé, en gardant le contact. Naturellement je me suis mis à la draguer, en espérant une relation à distance. Une relation à petite distance, dira-t-on, les 340 kilomètres séparant le Gbêkê d’Abidjan n’étant pas aussi étourdissantes que cela. Maï-Rose, mon nouveau pointage, m’était très réceptive au cours de nos communications téléphoniques. A priori, elle semblait accepter mes avances. Je lui avais même trouvé un nom de caresse qu’elle avait adopté avec beaucoup d’amabilité : au lieu de Maï-Rose, je l’appelais Ma rose. Nous étions aussi devenus amis sur facebook où je ne manquais pas de liker la moindre de ses publications, en mettant un cœur à toutes ses photos aguichantes.

Au bout de quelques jours de dialogue plein de tendresse, Ma rose, injoignable depuis 48 heures, me fit savoir qu’elle avait fait tomber son téléphone par inadvertance dans une barrique d’eau, à l’intérieur de sa cour familiale. Son téléphone étant abîmé et irrécupérable, elle m’écrivait sur messenger, via le cyber, et sollicitait ma bienveillance. Elle me demandait si je pouvais lui acheter le même portable qu’elle avait perdu : c’était un cellulaire de marque IPhone X. Obsédé par l’envie d’abolir sa mélancolie en lui donnant de moi une image de gentleman et de garçon capable, je lui achetai avec mon salaire que je venais de percevoir, le portable qu’elle désirait. Je l’obtins à 250.000 francs, scellé, dans un magasin de Treichville. Il ne me restait plus que 50.000 francs CFA à gérer jusqu’à la fin du mois alors que j’avais expédié le colis de Ma rose par le biais d’un car de la compagnie routière LCB. Ma go du Gbêkê accusa bonne réception de mon cadeau en me remerciant presque très timidement. Une semaine après, elle me fit une proposition qui me procura plus d’allégresse que le jour de ma réussite au baccalauréat :

– «Ça te dit que je vienne te voir ce week-end à Abidjan ? Pour un love collé-serré, rien que toi et moi. Je pourrais venir vendredi, et repartir lundi matin. Ça fait trop longtemps qu’on échange à distance. Il est temps de franchir le cap !»

J’étais tout en ébullition quand je dis à Ma rose que sa visite ne pouvait que m’enchanter. Dans ma tête, je commençais à imaginer toutes sortes de positions de mougouli que je pourrais faire avec elle. Avec les rondeurs qu’elle avait, je tremblais de frissons. Ce serait un moment succulent. Cependant, il y avait un bémol, que Maï me soumit avec des émoticônes de pleurs :

– «Mon chéri, j’ai hâte d’être dans tes bras à Abidjan. Mais je n’ai pas de transport.😭Aussi voudrais-je avoir un peu d’argent pour mes cheveux, me refaire une belle coiffure, rien que pour toi.😥»
– «Le transport et la coiffure peuvent s’évaluer à combien ?»
– «À peu près 120.000 francs, vu que j’utilise des mèches humaines. »

Je n’avais plus rien. Même les 50.000 francs qui me restaient avaient tari. Vite, je me précipitai chez mon ami Brou Gérald Kouacou  et l’implorai pour un prêt en lui soumettant ma préoccupation. Quand il vit les photos de Maï-Rose, il me tapota l’épaule en rigolant : « Mon gars, un tel morceau vaut vraiment le coup de t’endetter ! Tu as besoin de combien ? »
– «Tu as vu comment elle est vraiment bien ? Je pourrais me débrouiller avec 200.000 francs. Je lui enverrais 120.000 francs en réservant 80.000 francs pour notre séjour à l’hôtel ou dans une belle résidence meublée. »

  Mon ami me remit l’argent dont j’expédiai par E-money, le montant demandé par Ma rose. Je me rendis aussi dans une résidence meublée pour une réservation d’un séjour de 72 heures. Deux jours après, c’est-à-dire le vendredi, jour-J de la venue de ma go du Gbêkê à Abidjan, elle me dit avoir emprunté le car à 9 heures. En principe elle devrait descendre à la gare LCB d’Adjamé vers 15 heures. Mais jusqu’à 19 heures, elle n’était toujours pas là tandis qu’elle me rassurait au téléphone : « Nous avons eu des soucis mécaniques avec le car au cours du voyage. Mais tout va bien, nous arrivons… »

Je patientai jusqu’à minuit, jusqu’à ce que le numéro de Ma rose fut hors service : « Bienvenu sur notre réseau mobile, votre correspondante ne peut être jointe. Veuillez rappeler ultérieurement. »

Ultérieurement, jusqu’à 1 heure du mat’, le numéro de Ma rose ne passait toujours pas. Je traînai à cette heure à Adjamé, comme un bakrôman s’accrochant à un espoir illusoire, jusqu’à me résoudre à rentrer seul à la résidence meublée. Qu’etait-il arrivé à Maï-Rose ? Les tenants de la compagnie LCB m’avait affirmé que leurs trois cars en provenance de Bouaké étaient bel et bien arrivés à Babi. Ce vendredi-là, je dormis seul dans ma grande chambre louée chèrement, la main se promenant dans ma culotte pour calmer les ardeurs de mon petit soldat irrité. Plusieurs fois encore, je tentai de joindre Ma rose, en vain. Au lever du jour, elle était toujours indisponible. Samedi, vers midi, j’eus l’idée de l’appeler à partir d’une cabine téléphonique, et miraculeusement, la ligne sonna :

– «Allô, allô ? Maï-Rose ?»

– «Oui, c’est qui ?»

– «C’est ton chéri de Babi, Dagobert. Je tente de t’appeler depuis hier. Et ton voyage ? Rien de mal ne t’est…»

– «Ôrrrhhhh ! »

  Ma rose me raccrocha au nez. Je tentai de l’appeler à nouveau avec mon téléphone et compris qu’en réalité, elle m’avait mis sur liste noire, puisque son numéro sonnait dans les cabines ! Allant sur facebook en vue de lui écrire sur messenger, je me rendis compte qu’elle m’y avait aussi bloqué : « Compte indisponible.» En me connectant avec mon avatar, je visitai sa page facebook dans laquelle elle avait fait récemment un direct : or elle n’a jamais quitté Bouaké !😭En plus, elle posta récemment la photo d’un téléphone IPhone X, près de son carton, suivi de ce texte : « Téléphone IPhone X à vendre. Neuf, jamais utilisé. Rapide : 150.000 francs. Intéressé, contactez-moi chap-chap. »

Ouais, je voulais la mougou, et bien au contraire, c’est elle qui m’a mougou !😭

Louis-César BANCÉ

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