Kouassi, ivoirien, domicilié à Port-Bouët Jean-Folie a quitté sa demeure depuis peu pour élire logis à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA). Il est passé au parquet du Tribunal d’Abidjan Plateau ce mardi 15 Décembre 2020 afin de répondre du délit de faux portant sur le cachet de l’administration douanière ivoirienne qui lui est reproché. Interrogé par le juge, Kouassi a reconnu sans difficulté l’infraction qui l’a entraîné dans les mailles de la justice.

De quoi est-il question ?

Lath, un citoyen ivoirien voulant produire un document administratif, est conduit vers Kouassi. Ce dernier lui dit être son homme, en mesure d’établir le papier en un temps record. Les deux hommes discutent et tombent d’accord sur le prix. Kouassi fournit le document à Lath. Celui-ci, en toute innocence, se rend dans les locaux de la douane pour un dépôt de dossier. C’est ainsi qu’au sein de l’administration on lui apprend qu’il a un faux document en sa possession, dont le cachet n’est pas celui original de la douane. C’est une contrefaçon.

Lath mène les enquêteurs vers Kouassi, celui qui lui a produit son papier. De Jean-Folie, le faussaire est téléporté à la MACA, et passant en jugement, il dira ceci au juge, la voix enrouée à la fois de révolte et de regret :

• Ce document-là, je ne l’ai fait qu’à 3.000 francs ! C’est pour 3.000 que je suis ici…

Au cours de son réquisitoire la procureure demande qu’on condamne Kouassi à 2 mois d’emprisonnement assorti d’une amende de 300.000 francs. Le 29 Décembre, date du délibéré du Tribunal, il sera situé définitivement sur son sort. Il saura si son réveillon se fera à Port-Bouët Jean-Folie ou au  »trou ».

Eh bah oui, il n’y a pas que dans les affaires de 3.000.000 qu’on peut se retrouver derrière les barreaux. Trois mille francs aussi peut nous priver de notre liberté. Même 300 francs, pourquoi pas ? Essaie de voler bonbon de mauritanien tu  »wa » voir !

Louis-César BANCÉ