Wend-Yam Minougou est une ancienne chrétienne. Estelle, à l’État civil, elle ne souhaite plus qu’on l’appelle comme ça, s’affichant désormais avec Wend-Yam, ou encore, Napoaka, arguant que c’est plus africain, authentique et original. Aujourd’hui, la jeune femme, qui réside à Abidjan, affirme fièrement son africanité en ne cachant pas son affiliation à l’animisme. Ce dimanche, jour du seigneur chez les chrétiens du monde, elle nous raconte comment avant, elle était suspendue aux émissions d’évangélisation, devant sa télé :

« Il y a 6 ans de cela, les dimanches matins, j’étais assise devant ma Tv depuis 5 heures du matin, attendant impatiemment le culte d’un couple de pasteurs. Je dormais et je me réveillais devant les chaînes d’évangélisation en défendant quiconque d’en dire du mal », nous dit-elle.

Poursuivant, Wend-Yam Napoaka nous relate qu’elle croyait que son corps, son âme et son esprit, dépendaient entièrement de l’Évangile. Elle était subjuguée par les prêches d’un célèbre pasteur togolais qui enseignait à la télé. Mais aujourd’hui, la jeune femme a totalement changé de croyance. Elle s’est complètement désabonnée des chaînes d’évangélisation dont elle dit ceci : « ce sont des canaux d’aliénation de masse. Jésus n’est qu’un mythe, qui ne peut vous sauver de rien du tout. Par son seul nom, ils vous dépouilleront de vos finances et de votre matière grise. »

Que s’est-il passé pour que Wend-Yam tourne le dos au christianisme ? Elle nous raconte que tout le chamboulement a commencé un certain soir :

« Un soir de pleine lune, le cosmos des vibrations de mes entités, me brisa les liens de servitude et d’aliénation, me permettant ainsi de capter le message des ancêtres. Ainsi, le voile étant anéanti, ma trinité était à présent en phase avec la nature. Pour la première fois, je pouvais ressentir le souffle de la liberté, savourer et expérimenter mon essence. Que c’est beau la liberté ! Pouvoir penser par soi-même, ça n’a pas de prix ! Gloire et infini merci aux ancêtres pour cette délivrance. Hotep ! », nous témoigne-t-elle en souhaitant aux africains le retour aux sources.

Pour rappel, cette jeune femme qui défend la culture africaine, n’a pas du tout apprécié que des prélats détruisent des fétiches appartenant à leurs fidèles, dans une certaine église catholique du Burkina Faso. Pour Wend-Yam Napoaka, le salut de l’Afrique se trouve dans les fétiches, qui, avant l’arrivée du colonisateur, ont toujours protégé ses enfants, avec le concours des ancêtres. Confrontée à des débats avec des opinions contraires aux siennes qui soutiennent qu’il faut nécessairement avoir le Christ dans sa vie ou tout autre prophète afin d’avoir le salut, Wend-Yam reste droit dans ses bottes depuis 6 ans maintenant, défendant bec et ongles sa croyance aux ancêtres.

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Tout en vous souhaitant un bon dimanche, il est important de rappeler que les invectives n’ont jamais servi d’arguments et qu’il est nettement plus intelligent de s’exprimer dans la courtoisie, en étalant ses idées dans la civilité, dans le respect des autres et de leurs différences.

Louis-César BANCÉ