Je suis LCB. Né à Adjamé Williamsville de parents chrétiens, nous fréquentions l’église catholique Saint Kizito du quartier. Là-bas, les messes du dimanche se sont toujours déroulées dans la sobriété. Depuis mon enfance je n’ai connu que des moments de prière paisible. À l’église catholique c’est comme ça, on prie dans le calme…

Puis, en 2008, j’ai fait la rencontre de celle qui est devenue la mère de ma fille. C’était à Yopougon-Maroc. Chrétienne Méthodiste, elle m’a invité à la suivre dans son église. J’y suis allé par amour pour elle, découvrant avec son assemblée une toute autre manière de prier. Beaucoup de gestuelles guerrières, de cris, de prières d’ensemble à haute voix, le tout dans un vacarme assourdissant sous l’impulsion du pasteur. Des prières avec les muscles.

Pendant ces cultes, des fidèles tombent en transe, traînant au sol comme des coqs agonisants aux gorges tranchées. Pour certains, c’est la preuve de la présence du Saint-Esprit et de l’onction de l’homme de Dieu…

Quant à moi je ne suis jamais tombé en transe. Je ne savais pas pourquoi je le devrais. Ma petite amie m’a dit que mon tour pourrait venir un jour. J’en rigolais. Ce tour n’est jamais venu. Et autour de moi pendant le culte, je voyais des fidèles se laisser traîner comme des épileptiques. Bizarrement la furie de leurs transes prenaient fin dès que les  »commandos de l’église » les envoyaient dans un couloir, hors du champ visuel de l’assemblée. Là, loin des regards, ils se calmaient, trouvant miraculeusement leur lucidité…

Objectivement, je n’ai jamais cru en la sincérité de tous ceux qui tombent en transe lors des cultes, les assimilant à de bons acteurs, de bons faiseurs de théâtre. Désolé.

« Pourquoi ce sont les pauvres qui tombent en transe à l’église ? » Franchement, j’en ai fait le constat. Pas vous ? Les fidèles nantis, ceux qui ont le  »zôtô », restent toujours sereins, inébranlables dans leurs sapes, mais ce sont les  »poignons » qui tombent seulement ! qui tombent oh, qui tombent ! À moins que ce ne soit l’argent qui rende les riches si solides ?

Ripapapa paaaa ! Soyez bénis. Dites amen ?

Louis-César BANCÉ
Rédacteur à Gbich!