Dans tes moments de galère et de grouillement, tu t’évertues souvent à répondre à l’appel d’un frère ou d’un ami en difficulté, en lui apportant ton aide parfois tirée de tes dernières ressources. Ça veut dire que toi-même tu es dans sèguè, tu ne t’es même pas encore mis à l’abri du soleil mais l’amour que tu ressens pour ton solliciteur te pousse à oublier tes priorités pour lui. Tu oublies tout, pour faire de lui ta priorité. Dans certains cas, quand la réussite sourit à ton frère sang, il a l’intelligence de se souvenir de toi en se montrant reconnaissant, et en t’épaulant à son tour alors qu’il te voit en train de te débattre pour traverser le désert. Ca s’appelle avoir de la grandeur d’esprit et de la probité…

Malheureusement dans d’autres cas, celui que tu as aidé quand toi-même tu te cherchais, n’éprouvera aucun réflexe à te tendre la perche alors qu’il baigne dans une barrique de miel. Comme on le dit à Abidjan, il y a être prêt pour quelqu’un et être près de quelqu’un. Ceux pour qui vous pouvez vous sacrifier sont-ils prêts pour vous autant que vous l’êtes pour eux ? Il y en a qui sont près, mais pas prêts. Et ce qui vous différencie de ceux-là, c’est le degré de votre empathie qui est bien plus élevé.

Puis, à force de déception, la vie commence à vous façonner, à sa façon, jusqu’à ce qu’un jour vous vous dites : « je ne m’amuserai plus à jouer au bon samaritain pour qui que ce soit. Il est temps de penser à moi, à mon bien-être. » Quand on en arrive là, c’est qu’on a tout donné à ses amis, à sa famille, et qu’en retour leur remerciement est un coup de poignard qu’ils nous mettent dans le dos ou qu’ils nous déçoivent tout simplement…

C’est bien d’aider les autres, mais n’oubliez pas de faire de vous, votre priorité.🙋‍♂️

Louis-César BANCÉ