L’équipe nationale du Djagaboda doit disputer un match contre le Brésil. Tous les joueurs sélectionnés, qui ont reçu leurs billets d’avion en bonne et due forme, ont été priés de rejoindre leur hôtel du Rio de Janeiro au plus tard le 10 décembre. Le Superviseur de l’équipe, soucieux du respect de l’agenda pour une meilleure compétitivité de ses poulains, les appelent individuellement pour les encourager à la conscience professionnelle. Malgré cela, certains athlètes grillent le feu rouge du rendez-vous de l’attroupement, se justifiant par des prétextes farfelus.

À quelques heures de la rencontre avec le Brésil, Salabagatô-Lokéto, la star de Djagaboda, est encore à 2000 kilomètres du lieu de rassemblement de sa sélection, profitant, une bouteille de champagne en main, des derniers coups de reins de deux prostituées de luxe louée à 5000 euros. Son jeu de litball terminé, il peut maintenant penser au football. Dans la précipitation, le footballeur porte son caleçon à l’envers, et mettant un ensemble sportif, il court à l’aéroport. Quand il arrive à l’hôtel de son équipe avec plus de deux jours de retard, le Superviseur ne lui cache pas son mécontentement :

• «Pourquoi arriver en retard alors que tout a été mis à votre disposition pour que vous répondiez présent, dans le temps imparti ? » Salabagatô-Lokéto reste évasif, dubitatif. Et le superviseur de lui donner des conseils :
• «Si on veut des résultats sur le terrain, on doit commencer par être disciplinés, et mener une vie sportive, ne serait-ce que pendant la période où nous devons défendre le drapeau de notre pays, ce Djagaboda dont le vaillant peuple compte sur vous !…» La star de Djagaboda, très mécontent d’avoir été conseillé sur ces notes, rejoint deux de ses coéquipiers bambocheurs, qui ont eux aussi, été critiqués par le Superviseur pour leur indiscipline. Ensemble, ils font une fronde et se rendent chez le grand patron en lui déclarant :
• «Boss, nous sommes venus vous voir parce que nous avons une doléance importante à vous soumettre : nous souhaitons le limogeage du Superviseur. C’est un homme trop capricieux dont l’attitude ne contribue pas à l’épanouissement de notre football. Il sème la division dans le groupe ! De grâce, il faut le chasser, il nous empêche de respirer !»

Louis-César BANCÉ