Le 20 novembre 2020, une pharmacienne, enceinte de jumeaux, décédait à Odienné pour manque d’assistance au CHR de la ville lors de son accouchement. Monsieur Aka Ahoua Pierre, professeur de mathématiques au lycée 2 d’Odienné, tirait lui aussi sa révérence pour le même motif. Face à la situation de négligence qui prévaut dans le centre hospitalier à l’égard des malades, les populations, après concertation, ont décidé d’effectuer une marche tout de blanc vêtu, d’un point A jusqu’à la préfecture, afin d’interpeller le ministère de la Santé, l’État, sur l’urgence de réhabiliter le CHR tant au niveau du matériel sanitaire que du personnel soignant. La marche aura lieu ce mercredi 24 novembre.

Les autorités de la ville devraient se mobiliser pour que leurs populations aient un accès approprié à la santé. Le gouvernement devrait rigoureusement aussi s’impliquer, car il y va de l’honneur de notre pays. Nous nous souvenons qu’en avril 2017, quelques employeurs chinois ont tabassé une vingtaine d’odiénnékas, ce qui a constitué pour nous ivoiriens, une honte nationale. N’est-ce pas parce que les problèmes sanitaires de nos odiénnékas ne sont pas bien résolus qu’ils n’ont pas la force de se battre! Même à 20 contre 2 ?

Si tu ne te soignes pas bien, comment tu peux te défendre en cas d’attaque ? Avec la situation sanitaire insatisfaisante à Odienné, on comprend maintenant pourquoi nos 20 odiénnékas se sont fait gbôtô. Tout en espérant que leur marche du 24 novembre trouve oreille favorable auprès du Ministère de la Santé.

Louis-César BANCÉ