C’est en début d’année 2021 que j’ai quitté Abidjan pour Paris, aidé par une blanche que j’ai connue sur Internet avec qui mes échanges sont passés de l’amitié à l’amour, aboutissant ainsi à un projet de mariage. Ma dulcinée, 65 ans à peu près alors que j’avais moins de la moitié de son âge, me reçut dans son immense appartement de Porte Saint Denis, dans le 10ème. Le jour de mon arrivée, nous avons sauté immédiatement dans le lit tellement nous avions hâte de nous marplôrh. En bon gouro originaire de Gohitafla, j’avais pris le soin d’apporter du cure-dent gouro ainsi qu’une vingtaine de bouteilles d’atoté dans ma valise. J’en avais consommé pour impressionner ma whity, n’ignorant pas que mon rêve occidental se jouait pendant cet instant. Ma compagne adorait mes assauts. Je la sentais au seuil du paradis par sa manière de gémir en évoquant le nom de ses aïeux. Un lourd missile d’une longue durée dans son corps, d’une interminable durée je vous dis, les effets des substances sénoufo et gouro en Feeturing…
- Encore ! Encore !
Dans cet encore-encore qu’elle me réclamait, ma compagne, soudain, devint inerte, molle, ne bougeant plus, étendue, les yeux figés. Je la secouai nerveusement en lui parlant, mais elle ne faisait plus aucun signe de vie. Paniqué, j’alertai les voisins de l’immeuble que je ne connaissais pas encore… La Police s’aména en un temps éclair au domicile et constata avec le médecin légiste le décès de ma blanche. Elle n’a pas pu supporter les performances d’un enfant de Babi. Mon aventure parisienne commença dès lors de façon cauchemardesque, les autorités judiciaires m’accusant d’homicide… avec tout le mal d’y ajouter involontaire… En fait, elles refusaient de croire en mon innocence.
Du lit du ring sexuel, je fus téléporté au commissariat, en prison, puis au tribunal de Paris Porte de Chichy, où madame la juge m’interrogea d’un ton à la fois rigide et révolté :
- Monsieur Tra Bi César, depuis combien de temps connaissez-vous Brigitte Pintade ?
- Depuis 2018 madame la présidente. Nous nous sommes connus sur les réseaux sociaux et notre amour virtuel a duré 3 ans jusqu’à mon arrivée à Paris où survint le malheur.
- Il a été découvert plus de 50.000 euros dans le tiroir du lit de votre amante. N’était-ce pas cela le mobile qui vous a poussé à commettre un homicide en vous servant du sexe comme arme du crime sachant que votre victime, d’un certain âge, pouvait succomber à votre énergie fougueuse ?
- Madame la présidente, je n’ai même pas eu le temps de bien m’installer. Comment pouvais-je savoir qu’il y avait 50.000 euros dans un tiroir du lit ? En plus, l’argent a toujours été le dernier de mes soucis. J’aimais vraiment ma Brigitte. Tout ce que je voulais, c’était de lui donner un maximum d’adrénaline.
- Monsieur Tra Bi César, quand vous étiez à Abidjan, vos rapports avec les femmes ont-ils déjà débouché sur un décès ?
- Jamais, madame la présidente !
- Même avec vos partenaires d’un certain âge ?
- J’en ai connues environ cinq. À Abidjan on les appelle les Gnanhis. Tout s’est bien passé, aucun incident.
La procureure se leva depuis son estrade. Blonde, les yeux bleus, c’est une femme de 70 ans à peu près qui m’interrogea :
- Tra Bi César, combien de coups avez-vous donné à Brigitte Pintade la nuit de vos retrouvailles, de vos ébats.
- C’est au cours du premier coup qu’elle a rendu l’âme, madame la procureure.
- Fhum ! Et ça a duré combien de temps ?
- 1 heures 30 à peu près…
- Je n’ai plus de question madame la présidente, lâcha la procureure la bouche grandement ouverte…
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- Encore ! Encore ! Vas-y ! Défonce-moi !
Imaginez qui hurlait de la sorte sous les draps ? Depuis la fin de mon procès où je fus déclaré non coupable, madame la procureure et moi sommes devenus amants, tandis que la juge qui avait prononcé la sentence m’envoyait des messages clandestins dans l’espoir que j’accepte son premier rendez-vous galant.
J’avais élu domicile chez ma procureure, Virginie Lavache, et la vie à Paris commençait plutôt bien en ce début janvier en dépit du souvenir lugubre du décès de Brigitte qui était
tombée malheureusement au front…
Louis-César BANCÉ
Louis-César BANCÉ
Audi TT 99