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PROCÈS D’UN COUPLE IVOIRIEN ACCUSÉ DE LA MORT DE LEUR ENFANT

PROCÈS D’UN COUPLE IVOIRIEN ACCUSÉ DE LA MORT DE LEUR ENFANT

Adiko N’dri Henri, 44 ans, et Irié Lou Michelle, 43 ans, sont un couple d’ivoiriens de religion israélite et soumis de ce fait à certains principes de vie. Sur le plan alimentaire, ils ont des interdits de même que la transfusion sanguine n’est pas acceptée chez eux. Parents de trois enfants, ils ont perdu leur fils de 11 ans un vendredi du début du mois de décembre 2020. Avant cela, des appels anonymes ont joint la Police et la Direction de la protection de l’enfant, se disant être des voisins du couple et accusant les deux quadragénaires d’homicide involontaire et de maltraitance sur leurs enfants…

Le directeur de la Protection de l’enfant, monsieur Latmel Didier, s’est rendu immédiatement au domicile de monsieur Adiko et son épouse, à Yopougon, afin de mener des enquêtes sur la situation réelle de leurs enfants. Il a constaté qu’ils étaient mal nourris, souffrant tous d’anémie. Malade, le fils de 11 ans du couple est même décédé.

Suite à des péripéties, le directeur de la Protection de l’enfant et nos deux israélites, se sont tous retrouvés au Tribunal de Yopougon le lundi 21 Décembre 2020, pour le jugement du couple, accusé de violence et voie de fait sur mineur.

Monsieur et madame Adiko sont passés à la barre pour leur défense, parlant de leur religion qui leur impose certaines restrictions. Naturellement, ils ont transmis leur croyance à leurs trois rejetons dont un s’en est malheureusement allé. Mais ils garantissent qu’ils ne maltraitent pas leurs enfants, qu’ils les aiment par dessus tout, prennent soin d’eux. L’époux s’est dit très peiné de l’accusation dont il fait l’objet, estimant être victime de sa foi.

  • Comment vous vous êtes retrouvés là ? demande le juge au prévenu qui avait la parole.
  • C’est une dame qui a appelé la Police pour dire que je nourris mal mes enfants.

Les discussions se poursuivent ensuite au sujet du décès de leur garçon et de l’alimentation. Monsieur Adiko s’exprime très faiblement, de sorte qu’on a du mal à l’entendre dans le public. Il parle longtemps, pendant une heure à peu près. Quand il a fini, le directeur de la Protection de l’enfant en Côte d’Ivoire, monsieur Latmel Didier, est appelé à la barre. Il est interrogé par le juge et s’exprime sur le dossier, de sa voix forte et audible, commençant par dire comment sa structure a été avertie sur le cas du couple des prévenus :

  • Nous avons une ligne verte où des appels anonymes nous informent sur des cas de violences faites aux enfants. Le 9 Décembre 2020, nous avons reçu un appel concernant une famille qui maltraite ses enfants. Nous sommes allés sur le terrain à Yopougon. Nous avons trouvé une maison sans appareil électronique, avec de vieux meubles. Nous n’avons pas trouvé les parents, mais cinq à six personnes ayant des liens de parenté avec eux.
    Appelant le père, il nous a dit être à Bassam. Nous sommes allés l’y retrouver. Leurs enfants étaient tous malades, sous-alimentés, dont un victime de paralysie. Nous avons apporté aux gamins du riz avec de la sauce graine. La femme s’est interposée, disant qu’ils ne doivent pas manger cela. Les enfants nous ont dit qu’ils suivent la religion de leurs parents.
  • En dehors de la sous-alimentation, avez-vous constaté d’autres problèmes, notamment des supplices corporels ? demande le juge.
  • Nous n’avons constaté sur eux aucun supplice corporel. Ils souffrent seulement de sous-alimentation. Dans la clinique où était l’enfant anémique, il était question de faire une transfusion sanguine mais les parents s’y sont opposés, disant que ça leur est interdit et qu’ils vont recourir à d’autres moyens de traitement, qu’ils vont utiliser des légumes et d’autres voies… L’enfant est décédé le vendredi et le même vendredi les parents l’ont enterré.

Le couple prend la parole et lève une équivoque :

  • On a refusé la sauce graine parce qu’il y avait des crabes dedans. Nous, on ne mange pas de crabes ni les poissons sans écailles, les silures et les machoirons.

La procureure fait la synthèse en se montrant moins sévère au contraire du début de ses interventions :

  • (…)Les enfants sont sous-alimentés. Les parents ont refusé la transfusion sanguine mais ont accepté d’autres médicaments qui peuvent faire venir le sang. Monsieur le président, vous voudriez bien déclarer les motifs de l’accusation irrecevable.

Le juge prononce la sentence :  »NON COUPABLE ! ».

Monsieur Adiko est en larmes quand il quitte la barre avec son épouse…

Louis-César BANCÉ

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