BancéBlogNiouzz

QUAND UN EUROPÉEN DOIT CHOISIR ENTRE UNE « TCHATCHOTCHEUSE » ET UNE PEAU ÉBÈNE

QUAND UN EUROPÉEN DOIT CHOISIR ENTRE UNE « TCHATCHOTCHEUSE » ET UNE PEAU ÉBÈNE

Je découvrais l’Afrique pour la première fois à travers le pays des hommes intègres. J’y suis allé en faisant la connaissance de Madina Traoré sur les réseaux sociaux, une jeune femme burkinabè de qui je me suis épris d’amour. Elle aussi, montrait de l’attachement au jeune européen que je suis. La sympathie étant partagée, Madina et moi avons commencé naturellement à entretenir une relation à distance qui s’annonçait très prometteuse. Si prometteuse qu’après cinq ans de communication entretenue de bout à bout, j’ai enfin pris l’avion pour la retrouver à Ouagadougou. J’avais hâte de la voir et de concrétiser ces milliers de bisous et de baisers que nous nous faisions sur le digital. Mais en la voyant de face, dans son appartement de Ouaga 2000 où elle m’invita, je perdis tout appétit de la toucher. Je crois que la caméra de skype renvoyait d’elle une image qui n’était pas la sienne ainsi que les belles photos d’elle qu’elles m’envoyait ne pouvaient qu’être corrigées, photoshopées. Madina avait en réalité un teint bizarre, multicolore, un assemblage de marron, noir, orange et de peau blanche. Une « toucouleur », une «caméléonne» pas vraiment à mon goût. Je n’ai jamais été du genre à cacher mes critiques, même quand ça peut heurter :

  • «Madina, ma chérie, il faut que je te l’avoue, car je n’ai jamais su tricher de ma vie. Si j’avais voulu épouser une européenne, une blanche, je l’aurais fait avec beaucoup de facilité puisque je vis en France. Mais crois-tu que je laisserais une vraie blanche pour une fausse ? En m’attachant à toi, j’ai tout simplement été attiré par la découverte de l’inconnu, et en toi, j’aurais voulu trouver tout ce que l’Afrique a de plus propre, de plus originale…» Abattue par mes remarques crues, Madina tenta de m’amadouer, me disant qu’elle pourrait arrêter de se décaper la peau afin de retrouver son authenticité. Dermatologue de profession à Paris, je savais bien qu’il lui serait difficile d’y parvenir avec certaines séquelles indélébiles qu’elle s’était infligées. Je considérais aussi qu’une femme telle qu’elle se présentait, manquait de personnalité au point de se renier. Désolé de le dire, mais une femme noire qui veut devenir absolument blanche, fait montre de ses limites intellectuelles et ne saurait intéresser un homme intelligent. Alors que j’avais prévu faire un mois au Burkina Faso, j’abrégeai mon séjour et fis une réservation pour mon départ une semaine seulement après mon arrivée. Madina se montra sympa. Et le jour-même où je quittais l’ex Haute Volta, elle fit venir sa meilleure amie afin de m’accompagner toutes les deux à l’aéroport. Mon africaine à la peau cramée me présenta à Alimatou Compaore , une jeune femme à la peau ébène, aux yeux marrons plein de candeur, au visage si innocent :
  • «Ma meilleure amie est un cœur à prendre hein, me dit-elle en riant. Quand tu arrives à Paris, trouve-lui son blanc. Quant à toi et moi, ce n’est que partie remise, je te promets. Bientôt tu auras mes photos sans retouche. »

Dans le taxi qui nous emmenait au centre ville, je ne pouvais m’empêcher d’admirer le sourire angélique de la meilleure amie de la « photoshopeuse ». J’en avais vu, de jolies femmes à Ouagadougou, mais Alimatou était vraiment spéciale. Quelle pureté ! Sa beauté et son intelligence intérieure reflétaient sur la joliesse de sa peau. Des pensées étranges me traversaient l’esprit. Aurais-je parcouru inutilement 6000 kilomètres ? Je me disais que le destin avait voulu que je vinsse au Faso pour faire, peut-être, à travers Madina, la connaissance de celle qui m’était vraiment destinée ?

La voiture s’approchait de l’aéroport international de Ouagadougou tandis que j’adressais des regards expressifs à Alimatou. Elle me répondait avec une certaine gêne, peut-être pas indifférente à mes avances mimiques. Soudain, je ne pus m’empêcher d’évacuer le goitre qui m’étouffait la gorge :

  • «Chauffeur, stop ! J’annule le voyage. Madina, tu ne le prendras pas en mal ?»
  • «Qu’y a-t-il Jean-Philippe ? »
  • «Il y a que je viens de trouver une raison de prolonger mon séjour. Je viens de tomber amoureux du sourire de ta meilleure amie, par un coup de foudre ! Ne m’en tiens pas rigueur, s’il te plaît, tu sais que je suis direct. Je veux bien rester pour elle, mais si tu ne veux pas, on s’en remettra à ta décision. »

La photoshopeuse durcit sévèrement le visage, et Alimatou éteignit son beau sourire en se couvrant le visage avec les mains…

Louis-César BANCÉ

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles Similaires
NiouzzPolitique

SÉNÉGAL| PRÉSIDENTIELLES : BASSIROU DIOMAYE FAYE, GAGNANT DÈS LE 1ER TOUR ?

CultureNiouzz

COCO BULLES : CÉRÉMONIE DE RÉMISE DES PRIX !

NiouzzSociété

DÉGUERPISSEMENTS |ABIDJAN: SOUS PLUIE OH, DANS CARÊME OH, ÇA TRAVAILLE!

NiouzzSociété

SOCIÉTÉ: GRANDE OPÉRATION POUR SÉCURISER ABIDJAN.